« En principe, ce gouvernement doit partir avant d’entamer le dialogue: comment pouvons-nous négocier avec l’État profond, qui est concentré dans les wilayas et veille sur les intérêts des rentiers réfractaires au changement ? », s’est interrogé M. Abdelaziz Rahabi, coordinateur du Forum national pour le dialogue, dans un entretien à El Khabar, publié ce mardi 9 juillet.
L’ancien diplomate et ancien ministre de la Culture et de la Communication est revenu sur la conférence qui s’est tenue samedi dernier, à Alger, notamment sur l’absence d’un communiqué final. « La plateforme qui a été adoptée est un document consensuel de la conférence qui a réuni 11 partis et 30 syndicats. Dans un groupe aussi important, il est normal que des divergences apparaissent, qui conduiront forcément à un consensus », a-t-il indiqué, pour justifier l’absence d’un consensus autour du départ de Bensalah.
Interrogé sur les mesures d’apaisement à prendre, M. Rahabi a indiqué, dans le même entretien, que « le domaine audiovisuel public doit être ouvert à tous les algériens, personne ne devrait être arrêté pour ses idées ou opinions politiques et ses déclarations qui sont dans les limites autorisées par la loi et il faut préserver les droits de la défense pour tous les observateurs ».
Questionné sur le président par intérim Abdelkader Bensalah dont le mandat prend fin ce mardi, l’ancien diplomate explique que « nous sommes entrés dans une spirale de blocage politique et constitutionnel, ce qui témoigne de la profondeur de la crise ».
Il a ajouté que « les Algériens sont aujourd’hui dans un état d’inquiétude à la recherche d’un moyen de les amener au système démocratique pour lequel ils se sont soulevés. Cela nécessite certainement un programme politique pour le concrétiser et nous devons tous engager un dialogue sans exclusion, tout en faisant des concessions éventuelles».
Évoquant le rôle de l’armée qui détient le pouvoir réel en Algérie, M. Rahabi a indiqué que « ce n’est pas le moment de parler du rôle de l’armée, qui sera déterminé dans la prochaine constitution », poursuivant « notre priorité aujourd’hui est de faire en sorte que l’armée accompagne le processus politique jusqu’au retour à la légitimité en élisant un président ».