Dans son dernier panorama des risques politiques publié jeudi dernier, la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) s’est penchée sur l’Afrique, en analysant les risques d’instabilité et les conflits qui affectent le développement économique du continent africain.
S’agissant de l’Algérie, l’assureur français estime que « les manifestations pour demander un changement de la classe politique en Algérie » constituent des témoignages que « le niveau de risque élevé » de son indice global de risque social « peut se convertir en déstabilisations ».
Risque social : l’Algérie à la 4è position en Afrique
L’Algérie est classée au top 10 des pays africains disposant du score de l’indice de risque social le plus élevé. Le pays se positionne à la 4e place sur le continent africain, avec un score de 63%, derrière la Libye qui occupe la première place depuis 2007, le Soudan et Djibouti.
L’assureur français a indiqué, dans la même publication, que les pays disposant d’un score élevé mais n’ayant pas progressé, sont régulièrement ceux ayant connu des épisodes d’instabilité politique dans un passé récent. C’est le cas pour l’Algérie et le Soudan qui ont été cités plus haut, mais aussi du Gabon et du Nigéria ».
Le modèle de risque politique Coface part de l’hypothèse que les fissures dans les fondements du système politique, qui peuvent être liées à la nature du régime, à la conception des institutions, au degré de liberté politique et à la cohésion de la population, exposent un pays à un risque de mouvement populaire et/ou de déstabilisation du régime
« Alors que la pratique démocratique, du moins dans sa dimension électorale, s’est largement généralisée sur le continent africain depuis le début des années 1990, certains exemples récents, à commencer par la RDC, le Soudan et l’Algérie, démontrent que celle-ci ne s’accompagne pas nécessairement d’un cadre politique et institutionnel solide », explique la Coface.
Le compagnie d’assurance-crédit note que « si la plupart des indicateurs contribuent à cette montée en puissance des instruments de la mobilisation sur le continent, on peut particulièrement signaler la progression de l’accès à internet. En effet, les événements récents en Algérie et au Soudan ont encore mis en exergue l’importance des réseaux sociaux pour mobiliser les populations ».
Le modèle de risque politique de Coface prend en compte deux principales catégories de risques. L’assureur français évoque le risque sécuritaire, qui comprend les conflits et le terrorisme, et le risque découlant de la fragilité politique et sociale, qui comprend aussi le populisme.
Quant à l’indice de risque social, il prend en compte deux piliers. L’assureur-crédit français évoque les pressions en faveur du changement, mesurant le degré de frustration sociale en tenant compte de facteurs socio-économiques et sur les instruments permettant d’exprimer cette frustration.