Seize (16) manifestants dont une femme arrêtés vendredi dernier lors de la marche contre le système à Alger, ont été placés, ce dimanche 30 juin 2019, en détention provisoire par le juge d’instruction près e tribunal de Sidi Mhamed à Alger, selon Me Aouicha Bakhti, qui fait partie du collectif d’avocats qui se sont constitués pour défendre les manifestants arrêtés.
Les manifestants ont été interpellés lors des marches du 19e vendredi contre le système à Alger, pour avoir brandi un drapeau (Amazigh) autre que l’emblème nationale.
Les mis en cause sont poursuivis pour « atteinte à l’unité nationale » en vertu de l’article 79 du code pénal.
Parmi les manifestants incarcérés, une élue du parti RCD à l’APW de Tizi-Ouzou, Samira Messouci, et le militant du même parti Amar Aferchouche.
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Précédemment, le Moudjahid Lakhdar Bouregaâ a été placé en détention provisoire par le juge d’instruction près le tribunal de Bir Mourad raïs à Alger. Bouregaâ, âgé de 86 ans, a été arrêté samedi après-midi à son domicile par les services de sécurité. Il est poursuivi pour participation, « en temps de paix, à une entreprise de démoralisation de l’armée ayant pour objet de nuire à la défense nationale et à un corps constitué, des faits mentionnés et passibles de sanctions, cités dans les articles 75, 144 bis et 146 du code pénal », selon le communiqué dudit tribunal.
Rappelons que, la semaine dernière, une vingtaine de manifestants arrêtés lors du 18e vendredi des marches populaires pour avoir brandi le drapeau berbère, ont placés en détention provisoire par les juges d’instruction près les tribunaux de Sidi Mhamed et de Bab El Oued.
Le même jour, un jeune de Béjaïa placé en détention pour avoir déchiré l’emblème national. Un jeune médecin exerçant à l’hôpital de Bordj Bou Arreridj, a été également placé en détention provisoire, pour avoir publié une photo de lui avec le drapeau Amazigh à l’intérieur dudit hôpital. Dans ces affaires, il est évoqué l’article 79 du code pénal.
Ces arrestations interviennent après le discours du chef de l’Armée Ahmed Gaïd Salah tenu lors de sa visite la 3e Région Militaire à Béchar à la veille du 18e vendredi des marches populaires contre le système le 21 juin dernier.
Il a déclaré que l’Algérie n’a qu’un seul drapeau, et que, les drapeaux brandis par une infime minorité était une tentative d’infiltration des marches.
Gaïd Salah a affirmé que, des ordres et des instructions strictes ont été données aux services de l’ordres pour appliquer la loi.