« Les réserves de change financent le déficit de la balance commerciale qui est devenu important, ce qui épuisera le stock de réserves actuel à 2020 », a indiqué l’ancien premier ministre Ahmed Benbitour, dans un entretien accordé au quotidien El Watan publié ce lundi.
Il a précisé que « les perspectives de l’économie nationale sont aujourd’hui inquiétantes. L’économie est très fortement dépendante des exportations d’hydrocarbures », soulignant que les exportations d’hydrocarbures « sont tombées de 63 milliards de dollars en 2013 à 27 milliards en 2016.»
et de préciser que les exportations d’hydrocarbures « ne dépasseront pas les 30 milliards de dollars en recettes annuelles, parce qu’il faut bien considérer une politique mondiale de réduction de la consommation des énergies de source fossile, d’une part, et l’augmentation de la production d’hydrocarbures, d’autre part. »
M. Benbitour a affirmé, dans le même entretien, que « c’est le moment de travailler à l’élaboration d’un nouveau modèle de développement économique moins dépendant des exportations d’hydrocarbures. »
Abandon de la planche à billets
Interrogé sur l’abandon par le gouvernement actuel de la planche à billets, l’ancien chef du gouvernement a rappelé que « la chute des recettes des exportations d’hydrocarbures a eu un effet immédiat sur la fiscalité pétrolière et l’apparition du déficit budgétaire. Lorsqu’il y a un déficit budgétaire, il peut être financé soit par l’emprunt (l’endettement), soit par la création monétaire auprès de la Banque centrale. »
Face à cette situation, le choix retenu par le gouvernement « a été de faire passer une loi demandant à la Banque centrale de financer les dépenses budgétaires sans considération des avoirs du Trésor. Autrement dit le financement monétaire », a-t-il souligné.
Questionné sur la stratégie à adopter pour combler le déficit, sachant que les réserves de change fondent comme neige au soleil et que le prix de l’or noir stagne, M. Benbitour a indiqué, dans le même entretien, qu’ « il n’y a pas de relations entre les réserves de change et le financement du Budget. Celui-ci est financé par le dinar algérien, pas par la devise. »