Le Centre de Recherche en Économie Appliquée pour le Développement (CRÉAD) planche sur la question centrale de la dynamique d’innovation à la faveur de deux journées d’études (les 16 et 17 juin) au siège de l’entreprise.
De nombreux chercheurs de talents venus d’Afrique du Sud, de Grande Bretagne et de France ainsi que de diverses universités algériennes ont, tour à tour, exposé les fruits de leurs recherches et enquêtes, effectuées dans certaines filières de l’économie nationale, parmi lesquelles, l’agroalimentaire, l’électronique et l’énergie. Considérée comme une nécessité structurelle pour toutes entreprises soumises à la concurrence et à l’obligation de résultats, l’innovation est conduite par leurs managers au gré des contingences générales de l’économie et des exigences particulières des entreprises et filières concernées.
La tâche n’est évidemment pas facile dans le contexte algérien marqué par un environnement des affaires délétère et l’inaction gouvernementale. Peu d’impulsions en provenance de l’Etat et encore trop d’obstacles bureaucratiques continuent en effet à entraver les dynamiques d’innovation dont ont pourtant besoin, aussi bien, les entreprises industrielles que les filières agricoles stratégiques. Comme l’avait souligné à juste titre monsieur Yacine Belarbi, directeur Général du Créad, « Le monde économique et celui de la recherche scientifique ont tout à gagner à travailler ensemble pour améliorer la compétitivité et les performances productives des entreprises qui affrontent une concurrence de plus en plus féroce, qui n’épargne que celles qui innovent en permanence. L’innovation reste un enjeu capital des réformes économiques qui devront rapidement être menées pour accroître la compétitivité des entreprises soumises aux contraintes de la concurrence».
Le retard en matière d’innovation est évidemment très grand en Algérie qui, pour diverses raisons, a perdu beaucoup de temps à imposer cette dynamique que l’Etat a pourtant jugé nécessaire dés le début des années 2000, qui correspond à une nette amélioration de ses recettes d’hydrocarbures et à l’adhésion du pays à la zone de libre échange euro-méditerranéenne qui imposait des changement profond dans la manière de gérer et de produire. Des programmes de mise à niveau d’une dizaine de milliers d’entreprises, financés par l’Algérie et l’Union Européenne avaient été prévus mais n’ont, au bout du compte, profité qu’à environ 500 sociétés, ce qui évidemment très peu.
Du très riche débat qui avait suivi les conférences de la première journée de séminaire, avaient fusées des questions qui se rapportent aux rôles dévolus à l’Etat et aux entreprises en matière d’innovation, aux coûts de la recherche-développement par rapport aux moyens financiers des entreprises, le rôle des médias dans la promotion de l’innovation, la nécessaire collaboration entre les unités de production et les centres de recherche, l’intégration de facteurs culturels dans l’innovation comme cela pourrait être le cas en matière d’agriculture saharienne etc.
Une dizaine de conférences suivies de débats seront au menu de la seconde journée du séminaire. Il sera, entre autres, question de la perception et des attentes des acteurs de l’innovation, du rôle des écoles d’ingénieurs, de l’adaptation de l’enseignement universitaire aux besoins d’innovation et des nouvelles formes d’engagement entrepreneurial par les étudiants.