Le président de Jil Jadid, Soufiane Djillali, a déclaré, dimanche, que « le cadre constitutionnel auquel s’accrochait le pouvoir en place est dépassé. La légitimité populaire a pris le dessus. Du coup, nous sommes déjà entrés de plain-pied dans la phase de transition qui reste une exigence historique inéluctable ».
Lors d’une conférence-débat, organisée par le café littéraire « Lumières » à la salle de cinéma Youcef-Abdjaoui de la ville de Sidi Aïch à Béjaïa, Soufiane Djillali a plaidé pour une élection présidentielle libre et transparente, mais, en posant posant certains « préalables démocratiques ».
Ces préalables, a-t-il détaillé, sont la mise en place d’une instance indépendante chargée de l’organisation et du suivi de l’opération de vote, la révision du code électoral et des lois régissant les partis politiques, les médias.
Soufiane Djillali a estimé que, sa proposition de sortie de crise reste la mieux indiquée pour réussir la transition démocratique tant souhaitée par l’écrasante majorité du peuple algérien.
« L’élection d’un président légitime qui s’attellera à l’instauration d’un nouveau système politique avec la mise en place de façon démocratique de nouvelles institutions de l’État constitue, pour nous, la meilleure solution à la crise politique que vit notre pays. Car celle-ci prendra moins de temps, contrairement à l’option de l’Assemblée constituante qui pourra prendre jusqu’à trois années », a expliqué Soufiane Djillali dont les propos ont été rapportés par le journal Liberté dans son édition d’aujourd’hui.
Il a ajouté qu’ »au moment où les membres élus de cette assemblée nationale s’attelleront à adopter une nouvelle Constitution, les tenants du pouvoir continueront à gérer les affaires du pays. Ils auront toujours la même latitude de nommer et dégommer qui ils voudront, de signer des contrats avec des firmes étrangères, de dilapider les deniers publics, d’instrumentaliser la justice…. »
Sur les dernières arrestations d’hommes d’affaires et d’anciens ex-hauts responsables du régime de Bouteflika, Soufiane Djillali dira : « Nous assistons à l’effondrement du régime de Bouteflika, mais l’État doit rester debout. »
« Même si j’applaudis certaines incarcérations, notamment celles d’Ouyahia, de Sellal et d’autres anciens ministres, j’estime que les cas de M. Issad Rebrab et de Mme Louisa Hanoune sont inadmissibles », a-t-il indiqué. « M. Rebrab ne devait pas être mis sous mandat de dépôt pour une histoire de ‘surfacturation’ qui relève du droit commercial, alors que Mme Hanoune n’a ni le pouvoir ni les moyens de comploter contre l’État algérien », a-t-il dit.