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L’escalade des tensions dans le Golfe

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Déploiements militaires américains, « menaces » présumées émanant de l’Iran, « actes de sabotage » contre des pétroliers et attaques de drones, rappel de plus d’un mois d’escalade des tensions dans la région du Golfe.

Le 5 mai, les Etats-Unis annoncent le déploiement du porte-avions USS Abraham Lincoln et d’une force de bombardiers dans la région du Moyen-Orient, en « réponse à des indications d’une menace crédible de la part des forces du régime iranien ». Depuis, Washington a annoncé l’envoi d’un navire de guerre et d’une batterie de missiles Patriot et le déploiement de 1.500 soldats supplémentaires au Moyen-Orient.

Le 8 mai, l’Iran décide de cesser de limiter ses réserves d’eau lourde et d’uranium enrichi, des mesures auxquelles il s’était engagé dans le cadre de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien.  Un an après la dénonciation de l’accord par les Etats-Unis, qui ont rétabli leurs sanctions contre l’Iran, le président Donald Trump en impose de nouvelles contre « les secteurs du fer, de l’acier, de l’aluminium et du cuivre ». Début juin, sanctions contre Persian Gulf Petrochemical Industries Company, « la plus grande holding pétrochimique » iranienne, et des dizaines de ses filiales. Le 12 mai, quatre navires –deux saoudiens, un émirati et un norvégien– dont trois pétroliers, sont la cible d' »actes de sabotage » dans les eaux territoriales émiraties, près du port de Fujairah. Téhéran, qui a menacé à plusieurs reprises de fermer le détroit d’Ormuz par lequel passent 35% du pétrole transporté par voie maritime, juge ces actes « alarmants ».

Le 14 mai, des rebelles pro-iraniens Houthis, qui contrôlent de vastes zones au Yémen, revendiquent une attaque de drones contre deux stations de pompage d’un oléoduc en Arabie saoudite. Deux jours plus tard, la coalition sous commandement saoudien mène une série de raids aériens sur Sanaa, la capitale yéménite contrôlée par les Houthis. Le 15 mai, les Etats-Unis ordonnent à leur personnel diplomatique non essentiel de quitter l’ambassade de Bagdad et le consulat d’Erbil (nord). Un haut responsable évoque une « menace imminente » et met en cause des « milices irakiennes sous commandement et contrôle des Gardiens de la Révolution iraniens ».

Le 19 mai, Donald Trump menace l’Iran d’une « fin officielle » s’il attaque les intérêts américains. « Le terrorisme économique » ne mettra « pas fin à l’Iran », répondent les autorités iraniennes. Le 27, Donald Trump adoucit le ton et évoque la possibilité de négociations avec l’Iran. « Nous ne cherchons pas un changement de régime ». Le 31 mai, l’Arabie saoudite, qui accuse l’Iran des sabotages de navires et de l’attaque de drone, obtient un soutien quasi unanime lors de sommets des monarchies du Golfe et de la Ligue arabe. Téhéran accuse Ryad de « semer la division » dans la région. Le 6 juin, les Emirats arabes unis indiquent qu’une enquête multinationale sur les sabotages a conclu à la responsabilité probable d’un « acteur étatique », mais sans incriminer l’Iran. Le 12 juin, visite inédite du Premier ministre japonais Shinzo Abe à Téhéran pour tenter de faire baisser la tension. Le lendemain, entretien avec l’ayatollah Ali Khamenei qui déclare que le président Trump « ne mérite pas qu’on échange des messages avec lui ». Vingt-six civils de différentes nationalités sont blessés par un tir de missile contre l’aéroport saoudien d’Abha (sud-ouest), revendiqué par les rebelles Houthis du Yémen. Le 13, deux pétroliers, norvégien et japonais, sont la cible d’une « attaque » en mer d’Oman, selon les autorités maritimes norvégiennes et l’armateur japonais du second navire. Tôt dans la matinée, la Ve Flotte américaine avait fait état de deux « appels de détresse » émanant de pétroliers, qui auraient été la cible d’une « attaque présumée ». L’Iran parle dans un premier temps d' »accident », et indique avoir porté secours aux « deux tankers étrangers ».

Le ministre des Affaires étrangères iranien juge hautement suspecte la coïncidence entre ces « attaques » et la visite à Téhéran du Premier ministre japonais Shinzo Abe.

Afp

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