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Smail Lalmas : « l’érosion spectaculaire de nos réserves est très inquiétante »

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« L’érosion spectaculaire de nos réserves est très inquiétante », a indiqué l’économiste, Smail Lalmas, dans un entretien publié ce jeudi sur le quotidien El Watan.

Les réserves de change du pays ont commencé à « se dégonfler à partir de la crise des prix du brut en juin 2014, sous le double effet d’une hausse vertigineuse des importations, jusqu’à 60 Mds USD et une chute vertigineuse des recettes pétrolières, à moins 40 Mds USD, en 2015 », a-t-il souligné.

Interrogé sur les prévisions sombres de la Banque mondiale sur le niveau de croissance économique, pour M. Lalmas « il est clair que le changement de la politique économique de l’Algérie tarde à se dessiner, surtout avec un personnel politique vieillissant, gangrené par la corruption et non qualifié pour prendre les mesures indispensables et stratégiques (…) ».

Le recours à la planche à billets 

L’économiste explique, dans le même entretien, que « depuis presqu’une année, l’Algérie est en pleine crise économique, avec des difficultés sérieuses de nos entreprises à commercialiser leur production, la consommation, notamment celle des ménages qui a enregistré une forte baisse de l’avis des commerçants, le pouvoir d’achat fortement affecté par les différentes mesures prises par les différents gouvernements, le chômage qui prend des proportions inquiétantes, tout cela greffé aux tensions que nous traversons et surtout à la faiblesse du gouvernement actuel en panne d’idées ».

Questionné sur les conséquences du financement non conventionnel, ou communément appelé la planche à billets, l’économiste explique que « ce mode de financement facile, avec de faibles capacités de monitoring, aura forcément des effets néfastes vu l’énormité du montant injecté, en particulier le risque d’une forte et brutale dévaluation du dinar, accompagnée d’une forte inflation », selon le même média.

M. Lalmas a indiqué que « le dinar, fortement surévalué, devra inévitablement baisser, le rythme de cette dévaluation dépendra surtout du niveau de nos réserves de change, et ce, indépendamment de la planche à billets, ce qui aura bien sûr un impact sérieux sur l’inflation (…). Toutes les mesures qui ont été prises pour réduire la facture de l’importation se sont avérées vaines».

Évoquant le projet de « la Route de la Soie » annoncé par la Chine en 2013, et auquel elle a consacré 1000 milliards de dollars, M. Lalmas a indiqué que « les 1000 Mds USD injectés dans ce projet vont permettre à la Chine le passage de l’émergence au leadership mondial, vous devez donc comprendre que nous ne sommes pas dans la même logique, les Chinois sont dans une logique de développement et d’expansion économique, nous par contre, nous sommes, ou plutôt nous étions, dans une logique destructrice ».

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