« La situation politique est dans une impasse totale », a écrit ce samedi le journal français Le Monde dans son Éditorial.
« S’affranchissant ouvertement de l’ordre juridique, le Conseil constitutionnel vient de prolonger son mandat pour une durée indéterminée, ce qui fera basculer le système politique dans l’inconnu », a souligné le journal.
Le Monde explique, dans son Éditorial, que « la réalité du pouvoir est, pour l’instant, entre les mains du chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, 79 ans, pilier du régime depuis vingt ans ».
« Surpris, comme les autres, par l’ampleur de la contestation, il ne donne aucun signe d’ouverture, n’ayant visiblement pas de plan de sortie de crise après avoir misé à tort sur l’essoufflement du mouvement », ecrit le journal qui estime que Gaïd Salah » semble surtout préoccupé par la volonté de se maintenir au pouvoir, à la faveur de règlements de comptes internes aux divers clans du régime ».
Le quotidien français a rappelé que « le président par intérim Bensalah a appelé jeudi à un dialogue entre la classe politique et la société civile », estimant que « la première est totalement discréditée et la deuxième n’a pas encore réussi à se trouver de leaders susceptibles de la représenter. C’est pourtant par là que doit commencer l’indispensable transition politique algérienne ».
« Pour que ce dialogue ait une chance de s’ouvrir, le général Gaïd Salah doit donner à la rue des gages de transparence et de la sincérité du pouvoir à respecter le processus d’une transition démocratiquement organisée. C’est la seule issue responsable pour l’Algérie, alors que les images du Soudan et de la sanglante répression du mouvement populaire qui a conduit à la démission du président Omar Al-Bachir étaient présentes, vendredi, dans les esprits des manifestants », explique le journal français dans son Éditorial de ce samedi.