L’avocat et militant des droits de l’Homme, Me Mokrane Ait Larbi, a réagi, ce samedi 8 juin 2019, au dernier discours du chef de l’Etat intérimaire, Abdelkader Bensalah. Il a estimé que « le pouvoir est sorti de la solution constitutionnelle et sans s’engager dans une solution politique. »
« Face au rejet total des élections du 4 juillet, le pouvoir a dû écouter le peuple et répondre à toutes ses revendications sans perdre de temps dans les manoeuvres. Mais le pouvoir a préféré la fuite en avant » à écrit Me Ait Larbi sur sa page Facebook.
Rappelant le communiqué du Conseil Constitutionnel dans lequel il a été déclaré qu’il revenait au chef de l’état par intérim de convoquer de nouveau le corps électoral et parachever le processus électoral jusqu’à l’élection d’un nouveau président de la république, et en se basant sur ce communiqué du CC, Bensalah a annoncé dans son discours l’organisation des élections dans les plus brefs délais.
Me Ait Larbi a souligné que l’article 103 de la constitution sur lequel s’est basé le Conseil constitutionnel concerne la situation d’empêchement d’un candidat au deuxième tour de l’élection. « En cas de décès ou d’empêchement légal de l’un des deux candidats au deuxième tour, le Conseil constitutionnel déclare qu’il doit être procédé de nouveau à l’ensemble des opérations électorales. Il proroge, dans ce cas, les délais d’organisation de nouvelles élections pour une durée maximale de soixante (60) jours, et non pas dans des délais acceptables », a-t-il expliqué.
Concernant l’absence de candidats pour le premier tour ou leur rejet n’est pas prévu par la constitution, a-t-il précisé.
Me Ait Larbi a indiqué que, la sortie de la crise actuelle et la réponse aux revendications ne peuvent se concrétiser qu’à travers une période de transition véritable, une présidence collégiale consensuelle et l’élection d’une assemblée constituante.
Pour Me Ait Larbi, le reste ne sont que des manœuvres de la contre-révolution visant à gagner du temps et « une tentative de vider les revendications populaires pacifiques de leur substance réelle qui est le changement de système pour une nouvelle Algérie, l’Algérie des libertés, des droits et de la justice sociale, l’Algérie de tous les citoyens. Le débat doit porter uniquement sur ce point substantiel », a-t-il conclu.