Dans un entretien accordé au quotidien arabophone El Khabar publié ce lundi, Ahmed Benbitour, l’ancien Premier ministre, estime que la période de transition est devenue une nécessité incontournable pour organiser des élections présidentielles ».
Interrogé sur le sort de Bensalah, chef d’Etat par intérim, après l’annulation hier par le Conseil constitutionnel de l’élection présidentielle, M. Benbitour a indiqué qu’ « il y a une intention de le garder jusqu’à ce que le pouvoir soit passé au président élu ».
Il a toutefois indiqué qu’« en cas de négociations pour changement du régime, un accord peut être conclu sur le statut du chef d’État par intérim et sur la possibilité de nommer un nouveau président pour la période de transition. Son départ est lié aux négociations ». « Nous ne devrions pas perdre plus de temps, car nous allons vers une pénurie de financement de l’économie d’ici à 2021 ».
Questionné sur l’attachement du régime à organiser les élections qui étaient prévues pour le 04 juillet, l’ancien chef du gouvernement pense que « leur attachement à ces présidents n’était pas une erreur, mais une stratégie pour se maintenir au pouvoir, car ces élections n’offraient pas les conditions d’un changement de régime comme l’exigeait le peuple ».
M. Benbitour a souligné, dans le même entretien, que le régime actuel devrait accepter l’organisation d’une phase de transition visant au moins trois objectifs importants : Premièrement, la mise en place d’une instance indépendante chargée d’organiser les élections, supervisant le processus électoral du début à la fin. Cela en soi nécessite du temps. Deuxièmement, la nomination d’un gouvernement de transition qui mènera à bien les affaires courantes de l’État et troisièmement, un programme visant à sortir le pays de la crise, un programme qui, selon lui, servira de référence, peut être utilisé lors de l’élection d’un président après la fin de la période de transition.
L’ancien chef de gouvernement pense que tout cela nécessite des négociations entre les représentants de l’Autorité et les représentants du mouvement pour s’accorder sur cette transition.
M. Benbitour se dit « disposé à contribuer aux négociations sur le changement de régime que si le mouvement populaire me le demande bien », tout en niant être sollicité pour le poste de chef de gouvernement. « Si le mouvement décide de choisir des représentants pour la négociation et qu’il a besoin d’une feuille de route pour répondre à ses exigences, je suis prêt à être au service des négociateurs », a-t-il indiqué.
L’ancien chef du gouvernement a indiqué que « jusqu’ici, il n’y aucun moyen efficace de désigner un représentant du mouvement. Mais si le régime accepte de négocier, il sera alors nécessaire que le mouvement désigne des représentants ».