Pour une multitude de raisons objectives ( aucun signe de sincérité du pouvoir, risques évidents de répressions des leaders du Hirak, présence sournoise de la police politique, difficulté de formalisation des documents finaux des débats etc.), la publication de la plate forme du Hirak et de sa feuille de route, a été reportée au 25 juin prochain, selon un des organisateurs de la conférence nationale de la société civile.
Trois rencontres de ce forum de préparation de la conférence nationale ( le 18 et 25 mai et le 1er juin) n’ont en effet pas suiffes à rapprocher totalement les avis sur les contenus la plate forme politique et la feuille de route qui en découle.
La conférence du 25 juin sera là pour trancher les différends qui viendraient à subsister à cette date. D’autres acteurs, exceptés ceux qui avaient été parties prenante au 5é mandat pour Bouteflika, pourraient rejoindre cette conférence pour lui donner plus de poids et de représentativité.
Jusqu’à ce jour, Environ 90 organisations de la société civile (13 syndicats autonomes, 50 associations, des militants des droits de l’Homme, des syndicats d’étudiants et enseignants d’universités, des représentants de l’émigration, des militantes de la cause féminine, des intellectuels, des journalistes etc.) seront parties prenante à cette importante conférence, que d’aucuns qualifient déjà de « 2ème congrès de la soummam », créée à l’effet de produire la plate forme politique du Hirak et sa traduction concrète en feuille de route applicable dans le temps.
Ces résolutions consensuelles seront publiées pour servir de base à d’éventuelles négociations avec le vrai détenteur du pouvoir, en l’occurrence, l’état major de l’armée exclusivement, car il n’est pas question que les leaders du Hirak issus de cette conférence négocient avec le chef d’Etat par intérim et le premier actuel actuels.
A travers Cette conférence les leaders du Hirak visent également à afficher la force politique et sociale du mouvement, représenté par plus d’une centaine d’organisations capables de mobiliser pour la cause des millions d’algériens. L’affichage d’un tel rapport de force aussi favorable au Hirak un tel rapport de force est gage de réussite en cas de négociation avec un pouvoir qui n’hésitera à exhiber sa force par des intimidations, des arrestations, des poursuites judiciaires et autres.
A l’heure où le conseil constitutionnel annonce l’annulation de l’élection présidentiel du 4 juillet, rien ne augure de la volonté de l’état major de l’armée d’aller à cette conférence avec la sincérité que requiert cette rencontre politique. Des rumeurs non innocentes font en effet déjà état d’une nouvelle convocation du corps électorale pour le même scrutin et avec les mêmes Bensalah et Bedoui pour l’organiser. Une éventualité qui sera, à l’évidence, refusée par les leaders du Hirak. Ni le début de la conférence et, encore moins,son issue ne sauraient être garantis en pareilles circonstances. Le chemin vers la naissance d’une nouvelle république promet donc d’être long et semé d’embûches.