Le célèbre écrivain algérien, Yasmina Khadra, a réagi, ce mardi, au décès du militant mozabites et des droits de l’homme, Kamel Eddine Fekhar à l’hôpital de Blida.
« Kamel Eddine Fekhar est mort en détention. Il ne fêtera pas l’Aïd avec ses enfants, ni avec ses proches ni avec ses amis », a écrit Yasmina Khadra sur sa page Facebook.
Pour l’écrivain, « Il est mort parce qu’il voulait vivre libre, dans un libre et digne de ses martyrs. »
« Je ne connaissais pas ce militant du FFS, j’ignore s’il était bon ou pas, je sais seulement qu’il était Algérien et qu’il militait pour ce qu’il estimait être juste. Dans un monde où il devient normal de mourir pour ses idées, finir au bout d’une interminable grève de la faim est un affront pour chaque jeûneur qui rompt l’épreuve du jour à l’heure du ftour », a asséné l’auteur de « Ce que le jour doit à la nuit » .
Et d’ajouter: « A croire qu’on n’a plus d’empathie, plus de responsabilité. Un homme s’interdit de se nourrir pour que nous puissions jouir pleinement de nos droits ne doit pas disparaître comme une volute de fumée, comme s’il n’avait jamais existé. Ce serait l’achever deux fois. Ce serait l’achever tous les jours et toutes les nuits. Ce serait renier nos valeurs et renoncer à nos rêves dans la même foulée. »
« Plus personne ne doit mourir lorsque la révolution se veut pacifique. Plus personne ne doit se faire arrêter simplement parce qu’elle rejoint la marche salutaire de tout un peuple exemplaire de retenue et de présence d’esprit. Plus aucune femme ne doit être humiliée dans les locaux d’un commissariat algérien, plus aucun étudiant ne doit être « ratonné » dans sa propre rue comme furent voués aux ratonnades son grand-père, ses grand-oncles et les preux Algériens d’hier », a poursuivi Yasmina Khadra.
Il a rappelé que « L’Algérie a été toujours contrainte de naître aux forceps. Dans la douleur et le sang. Dans les larmes de ses veuves et de ses orphelins », estimant qu' »Aujourd’hui, l’Algérie veut naître au monde comme une aurore boréale. Naturellement. Magnifiquement. Aux peines d’hier, elle promet les joies de demain. Au sang des champs d’honneur, elle promet la sève de ses vergers en fleur. Aux larmes de veuves, elle promet la sueur des fronts volontaires, la sueur des bâtisseurs plus sucrée que le nectar, plus féconde que les pluies d’avril. »
« Aussi, pas de morts, pas d’arrestations abitraires non justifiées, pas de heurts stupides, pas de malheurs inutiles. Puisque nous marchons sans agresser personne, sans vandaliser quoi que ce soit, sans réclamer autre chose qu’une part du bonheur. Puisque nous refusons des prolongations à un combat gagné haut la main. Puisque demain nous appartient déjà », a conclu l’écrivain algérien.