«Le plus grand danger pour la transition démocratique en Algérie est l’argent sale, qui se compte par milliards de dollars et par dizaines de milliers de milliards de dinars». C’est ce qu’a déclaré Ali Benouari, ex-ministre algérien du Trésor, à Sputnik.
Il a affirmé que «l’arrestation des oligarques, tant qu’ils ne sont pas jugés, n’élimine pas cette menace». Selon lui, «il faudrait donc, à titre conservatoire, geler les avoirs des personnes incriminées, aussi bien en Algérie qu’à l’étranger, en vertu des accords d’entraide judiciaire qui nous lient à la Suisse et à d’autres pays. Il faudrait également nommer, en attendant les décisions de justice, des administrateurs provisoires à la tête des entreprises appartenant aux oligarques, pour qu’elles puissent continuer à fonctionner sans préjudice pour l’économie nationale et les employés».
La même source précise que M.Benouari met l’accent sur la nécessité d’expliquer ce «vaste programme» au peuple algérien. «S’il en comprend la nécessité et la portée, il suivra», a-t-il soutenu, ajoutant qu’«il intégrera ainsi la difficile tâche de l’ANP et arrêtera de se focaliser sur la personne du chef d’état-major, qui est justement la cible des grandes fortunes mal acquises».
Par ailleurs l’ex-ministre du Trésor a indiqué un second danger qui complique la transition qui «est l’urgence dans laquelle se trouve le pays pour se doter rapidement de structures politiques représentatives, en raison de la crise économique». «Si on tarde plus de six mois, la transition elle-même sera compromise», a-t-il averti, soulignant qu’«on pourrait ainsi comprendre la préoccupation de l’état-major de l’armée qui craint justement qu’un processus transitionnel classique ne puisse durer au-delà de ce délai critique». «Peu d’Algériens semblent faire le lien entre ceci et cela», a-t-il poursuivi.