Souad Kouninef, la sœur des hommes d’affaires Kouninef, aurait refusé de répondre à une convocation de la justice algérienne dans le cadre de l’opération mains propres lancée il y a quelques semaines.
En effet, à en croire la Tribune de Genève qui a rapporté dans son édition de dimanche 19 mai 2019, la sœur des Kouninef, qui est domiciliée dans le Canton de Vaud en Suisse, a reçu une convocation de la justice algérienne. Elle n’y a pas répondu.
Selon le site Alg24, Souad Kouninef est « la troisième actionnaire dans le Groupe KouGC Spa, avec 5% des parts, derrière son frère Rédha (79%) et sa mère Hoerler Rose Marie Liselotte (10%). Elle est également actionnaire dans la Sarl KouGC (à ne pas confondre avec ‘Groupe KouGC Spa’), qui regroupe tous les membres de la famille Kouninef, à savoir Rédha, Karim, Noah Tarik, Souad et leur mère Liselotte. »
Melle Kouninef, a ajouté la même source, « est particulièrement attirée par le domaine du cinéma et de l’audiovisuel. Elle fait partie d’un laboratoire participatif de création cinématographique ‘KinoGeneva’, avant d’effacer récemment toute trace d’elle et de changer de nom pour utiliser le pseudonyme ‘Su Nef' ».
Pour rappel, le 24 avril dernier, les frères Kouninef, Rédha, Abdelkader, Karim et Noah ont été placés sous mandat de dépôt par le Procureur de la République près le tribunal de Sidi Mhamed à Alger.
Les accusés ont été arrêtés la veille et sont soupçonnés, entre autres, d’avoir conclu des contrats publics avec des institutions étatiques sans honorer les engagements contractuels et de trafic d’influence avec des fonctionnaires d’Etat.
Par ailleurs, la Tribune de Genève a rapporté que « les Kouninef sont loin d’être les derniers sur la liste des personnalités déchues qui pourraient faire l’objet d’une traque jusque sur les rives du Léman. Selon la même source, outre Issad Rebrab, le patron du groupe Cevital, deux noms reviennent, celui d’Abdelouahab Rahim à la tête de la holding Arcofina et d’Abdeslam Bouchouareb, ancien ministre de l’Industrie et des Mines.
Quant au groupe Amor Benamor accusé de transfert de devises vers l’étranger, notamment, via sa société SA General Food Company, domiciliée voie du Chariot à Lausanne, celle-ci, serait moins obscure et juteuse, selon l’avocat de cette entreprise.
«Il y a eu beaucoup d’affabulations concernant cette société», a confié, à la Tribune de Genève, Me Nicolas Gillard, l’avocat de l’entreprise. «Elle appartient bien à un membre de la famille Benamor, mais son capital n’est que de 100 000 francs et elle ne brasse pas des millions issus d’emprunts», ajoute-t-il.
A noter que, initialement, General Food Company devait développer des concepts de marketing pour les produits du groupe Benamor. Son activité n’aurait pas connu le succès escompté. «Aujourd’hui, elle sert surtout à exporter les couscous produits par le groupe algérien vers les pays de l’Union européenne. C’est une activité d’achat et de revente qui ne génère pas de bénéfice. Cette structure vivote», a affirmé encore l’avocat.
Le même média, a aussi cité le nom de Rym Sellal, la fille de l’ancien premier ministre Abdelmalek Sellal convoqué par la justice. Rym Sellal serait, selon la même source, « destinataire de versements illicites via une société offshore créée en 2004 aux îles Vierges britanniques par le cabinet Multi Group Finance installé à Lausanne. »
Rappelons que, la purge lancée en Algérie, a vu des dizaines d’oligarques, de hauts fonctionnaires et d’anciens ministres ont été arrêtés ou convoqués par la Justice. Jeudi dernier, plusieurs d’entre eux, dont l’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia, ont été entendus par un juge d’instruction du tribunal de Sid Mhamed pour des faits de corruption.
Cependant, si, les Algériens restent encore sceptiques quant à l’opération « mains propres » lancée par le chef des armées. Le média suisse a fait remarquer que « si la justice va au bout des actions lancées par le nouvel homme fort d’Alger pour faire le ménage et récupérer l’argent détourné par le clan Bouteflika au cours des vingt dernières années, des demandes d’entraides seront adressées tôt ou tard à la Suisse en vertu de l’accord de coopération judiciaire conclu le 3 juin 2006 entre les deux pays ».
Aux dernières nouvelles, des avocats algériens résidant en Algérie ou à l’étranger se sont mobiliser pour interpeller les autorités des pays comme la Suisse, le Canada, la France ou encore les Etats-Unis, pour bloquer l’argent appartenant au peuple algérien, transféré illégalement vers l’étranger par des responsables et des hommes d’affaires corrompus.
La Tribune de Genève a également souligné que « la plupart des scandales financiers qui remontent à la surface depuis que les oligarques ne sont plus en cour à Alger ont un prolongement en Suisse. Une partie de l’argent détourné y a transité avant d’être réinvestie ou transférée vers Dubaï. »