L’Agence internationale de l’énergie (AIE) s’est félicitée mercredi que les marchés pétroliers restent « calmes » et que l’offre ne soit pas perturbée malgré de nombreux troubles géopolitiques, encore alimentés par des attaques dans le Golfe et en Arabie saoudite. « Au moment où nous écrivons, il n’y a pas de perturbation de la fourniture de pétrole et les cours évoluent peu », remarque l’AIE dans son rapport mensuel sur le pétrole. « Les marchés restent calmes », juge-t-elle. Elle rappelle pourtant les inquiétudes autour de l’offre, alimentées par de nombreuses tensions géopolitiques en Libye, Iran, Venezuela et plus récemment de mystérieuses attaques contre des navires dans le Golfe et des installations pétrolières en Arabie saoudite. Des attaques de drones revendiquées par les rebelles yéménites Houthis ont en effet provoqué la fermeture d’un oléoduc majeur mardi en Arabie saoudite, faisant monter d’un cran les tensions dans le Golfe deux jours après le sabotage mystérieux de quatre navires au large des Émirats arabes unis.
L’Arabie saoudite a livré mercredi une analyse beaucoup plus alarmiste de ces événements, jugeant qu’ils menaçaient non seulement le royaume, mais aussi « la sécurité des approvisionnements » en brut et l’économie mondiale. « En dépit du contexte géopolitique difficile et d’autres problèmes d’offre, les cours principaux ont peu évolué depuis un mois, s’établissant juste au-dessus de 70 dollars le baril de Brent », remarque pour sa part l’AIE, qui conseille des pays développés sur leur politique énergétique. « L’AIE est rassurée de voir que les problèmes posés par les incertitudes sur l’offre sont bien gérés et nous espérons que les grands acteurs vont continuer à assurer la stabilité du marché », écrit-elle. Elle compte ainsi sur la bonne volonté de certains pays producteurs, comme l’Arabie saoudite, pour alimenter le marché et remplacer graduellement les barils iraniens qui ne pourront plus être exportés en raison des sanctions américaines récemment renforcées.
L’agence basée à Paris a aussi abaissé de 90 000 barils par jour (b/j) sa prévision de croissance de la demande de brut pour 2019, attendue désormais à 1,3 million b/j. C’est essentiellement en raison d’un premier trimestre plus faible que prévu dans des pays aussi variés que le Brésil, la Chine, la Corée du sud, le Japon ou le Nigeria. Toutefois, il s’agit d’un accès de faiblesse ponctuel et non « le début d’une nouvelle tendance » pour la demande, juge l’AIE.
Afp