Dans un contexte aujourd’hui marqué par des incertitudes sur l’issue de la bataille commerciale avec les Etats-Unis, les chiffres de la douane chinoise indique que le commerce de la deuxième économie du monde avec le continent africain, a atteint 47,6 milliards $ au terme du premier trimestre 2019. Il est en progression de 2,2% comparé à la même période en 2018.
Cette performance ne devrait cependant pas conduire à des réjouissances de la part des pays africains, ou à conclure que la conjoncture du commerce international n’impacte pas la relation commerciale entre les deux blocs de partenaires. Déjà on note que derrière ce chiffre globale, la part des exportations des pays africains vers le Chine a reculé de 1,5% sur la même période. La Chine est la grande gagnante, car elle a vendu 6,5% de plus de produits dans la région.
Aussi, on remarque des chiffres, que seuls les pays pétroliers ou miniers affichent des excédents commerciaux dans leurs relations avec la Chine. Trois d’entre eux seulement ont un surplus commercial qui dépasse le milliard $, dont 5,6 milliards $ et 2,3 milliards $ pour l’Angola et l’Afrique du Sud respectivement, qui sont des exceptions dans ce tableau. Les moteurs économiques régionaux (Nigeria, Algérie) et sous-régionaux (Maroc, Egypte, Kenya) figurent dans le top dix des déficits commerciaux avec l’empire du milieu.
Difficile de savoir si la Chine atteindra encore les 5,6 milliards $ d’excédents qu’elle a réalisés sur l’Afrique en 2018. Les faibles importations chinoises impactent négativement les revenus des pays de la région et se traduit par une baisse des dépenses de consommation ou d’investissement au sein de leurs économies. Mais avec un volume des échanges qui représente seulement 5% de son commerce international, pas sûr que Pékin soit pressé de régler le problème de ses consommateurs africains.
Ecofin