Le Coordinateur de l’instance présidentielle du Front des forces socialistes (FFS), Ali Laskri, a estimé, ce mercredi 15 mai 2019, que « le peuple algérien manifeste depuis le 22 février pour exiger son droit à l’autodétermination confisqué depuis l’indépendance ».
« Le peuple algérien manifeste depuis le 22 février pour exiger son droit à l’autodétermination confisqué depuis l’indépendance nationale et l’élection d’une Assemblée nationale Constituante pour exercer ce droit en vue d’instaurer la 2ème République. Pour y parvenir le peuple réclame le changement du système actuel et non un changement dans le système, un système discrédité que le régime veut pérenniser à travers l’application de l’article 102 de la Constitution, et ce, malgré le rejet unanime des élections préconisées dans ce cadre », a expliqué Ali Laskri lors de son passage au forum du journal de Liberté.
Selon lui « l’étincelle déclenchée à Kherrata puis l’irruption révolutionnaire du 22 Février dernier a surgi comme la consécration la plus aboutie et la plus savante d’un processus de cristallisation de tous ses combats démocratiques antérieurs que notre histoire contemporaine a longuement connu. »
« Face à ses coups de force politiques à répétition et contre la confiscation de la volonté populaire, le FFS a été depuis sa fondation à l’avant-garde et l’initiateur de ces combats pour la démocratie, la liberté et le respect des droits de l’homme », a-t-il souligné.
M. Laskri a rappelé que le FFS est pour un « changement de système et non pas changement dans le système ». « Tout le monde admet aujourd’hui que le système qui a été mis en place au lendemain de l’indépendance n’a pas évolué alors que le contexte national et international, lui, a complètement changé. Ce système (institutions- hommes) très centralisé, a fonctionné avec des institutions conçues d’en haut, non élues démocratiquement, et des hommes cooptés, laissant peu d’espace à la participation de la population. En vérité, le système servi par des ressources naturelles abondantes a duré en s’achetant une légitimité sociale pour ne pas dire la paix sociale à défaut d’une légitimité politique », a-t-il expliqué.
« L’Exécutif n’est pas parvenu à décentraliser l’administration et à diversifier l’économie en l’ancrant au plan régional et mondial, afin de créer des emplois en nombre suffisant et des infrastructures sociales en rapport avec les besoins croissants de la population. Le Législatif en mal de légitimité n’a pas constitué un contre-pouvoir crédible en mesure d’être le porte-voix des aspirations réelles de la population. Quant à l’appareil Judiciaire, sa dépendance à l’égard de l’exécutif, son silence devant la violation des lois, y compris de la Constitution, l’a rendu inapte à construire l’Etat de droit », a-t-il estimé.
Selon lui « l’utilisation de la violence et de la répression contre toute expression de rejet du système et de démocratisation a ouvert la voie à la crise de confiance voire une défiance de la population à l’égard des gouvernants. Le mouvement révolutionnaire du 22 février est venu consacrer le rejet de ce système. »
« Pour ceux qui sont dans le système, la crainte d’un changement du système par des forces extérieures autonomes est perçue comme une menace pour la survie du régime, c’est-à-dire pour les positions, les privilèges, les patrimoines, voire la sécurité des uns et des autres. Cette peur a conduit le système à persister dans le statuquo, refusant tout processus démocratique transparent et préférant gérer la population par la carotte et le bâton », a estimé M. Laskri.
Il a ajouté que « pour ceux qui ne sont pas dans le système, le FFS et les forces d’opposition les plus représentatives, la société civile autonome et la population qui dans sa majorité n’attend plus rien de ce régime, ils considèrent que le système est usé. Ils ne croient plus que les institutions et les hommes de ce système, qui ne sont pas élus démocratiquement et qui ne peuvent donc pas s’exprimer en leur nom, soient en mesure de faire évoluer le système pour améliorer leurs conditions de vie et de travail. Bien plus les citoyens, mieux avertis des progrès politiques, économiques, sociaux et culturels, réalisés dans le monde, grâce aux réseaux sociaux et les nouvelles technologies d’information et de communication, rejettent en bloque ce système corrompu et corrupteur. »
« Nous sommes persuadés que le changement est inévitable, il doit se faire de façon pacifique et consensuelle », a-t-il indiqué. « Le changement du système politique est une condition nécessaire mais insuffisante pour le développement du pays et la sauvegarde de son indépendance politique et économique. Le changement du système politique doit s’accompagner en même temps d’un développement économique qui préservera la souveraineté nationale dans le contexte de la mondialisation.
Existe-t-il une solution de rechange à un changement démocratique du système qui préserve le pays des menaces contre sa stabilité, son unité et sa souveraineté. Non ! Car si le statu quo actuel perdure, le système et les hommes qui en sont responsables ne seront pas en mesure de faire face aux forces déstabilisantes que représentent les pressions sociales grandissantes et les agressions multiformes véhiculées par la mondialisation.
En conclusion, Ali Laskri a indiqué que « pour le FFS l’Assemblé Nationale Constituante est une institution collégiale dont les membres sont les représentants du peuple librement élus. Ils auront pour mission de rédiger une constitution qui définit l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics et des institutions. Cette constitution élaborée sera soumise à référendum à la population. Dés que cette constitution est adoptée, les différentes institutions seront mise en place librement, la mission de l’Assemblé Constituante sera accomplie. Ce qui ouvrira la voie à des élections présidentielles, législatives et locales ; libres, honnêtes et transparentes selon le schéma organisationnel de la nouvelle constitution. »