Le Conseil du gouvernement qui s’est réuni mercredi dernier a chargé les ministres des Finances et du Commerce d’élaborer une conception sur les mécanismes juridiques permettant au citoyen d’importer les véhicules d’occasion. Le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a détaillé, samedi dernier, la démarche du gouvernement de lever l’interdiction d’importation des véhicules de moins de trois ans d’âge.
A ce propos, le directeur général de la Bourse d’Alger, Yazid Benmouhoub, a indiqué, ce lundi, lors de son passage à la radio chaîne 3, que cette mesure va inciter les personnes intéressée à s’alimenter sur le marché parallèle pour pouvoir acquérir des devises, en mettant en garde contre le risque d’une flambée des monnaies étrangères par rapport au dinar.
Il a rappelé que c’était une mesure qui peut donner l’occasion à beaucoup d’Algériens d’avoir un véhicule à moindre coût, puisque le marché national des véhicules a flambé, notamment depuis l’interdiction prise en 2005 d’importer les voitures de moins de trois d’âge.
Il a souligné que « cette mesure va réduire les prix des véhicules montés en Algérie », précisant que la cherté des véhicules montés en Algérie ne peut pas s’expliquée que par la marge bénéficiaires qu’il juge « assez élevée » des constructeurs automobiles installés dans notre pays.
La convertibilité totale du dinar, seule solution pour éradiquer le marché noir de la devise
Interrogé sur les tentatives en vain visant à résorber le marché parallèle, M. Benmouhoub préconise de suivre une feuille de route qui s’étalerait sur une période de 10 ou plus, et qui aboutirait à « assécher » toute cette masse monétaire, expliquant que « la disponibilité et la circulation du cash permet de réaliser toutes ces opérations ».
Il a rappelé que l’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie avait estimé la masse monétaire en circulation dans le marché informel à 50 milliards de dollars, en expliquant que « quand vous avez un si gros montant qui échappe à tout contrôle, cela constitue un danger pour l’économie », compte tenu du caractère opaque du marché informel et l’absence total de traçabilité.
Interrogé pour savoir si le marché parallèle de la devise reflétait la vraie valeur du dinar, qui est différemment coté par la Banque d’Algérie et les banques commerciales, M. Benmouhoub a indiqué qu’ « au niveau du taux officiel, ce n’est pas la vraie valeur ».
Pour établir la réelle valeur du dinar, selon lui, il faudrait que le pays en arrive à sa convertibilité totale, et pour se faire, l’Algérie devrait diversifier ses ressources, notamment en devises générées jusqu’alors par l’exportation des hydrocarbures.