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Discours de Bensalah : La LADDH s’indigne et met en garde contre « un coup de force »

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La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) a réagi au discours du chef d’Etat intérimaire Abdelkader Bensalah à travers lequel il a réitéré son appel au dialogue pour l’organisation de l’élection présidentielle du 4 juillet prochain.

Dans un communiqué rendu public, la LADDH s’est indignée et a mis en garde contre un coup de force. « La LADDH, qui s’est mobilisée, dès l’irruption le 22 février 2019 du mouvement pacifique en faveur d’un changement radical du système, n’a pas cessé d’interpeller le pouvoir pour répondre favorablement et sans délais en faveur des revendications toutes légitimes du peuple algérien », a écrit la ligue dans son communiqué.

« Ce mouvement, qui s’est exprimé dans la communion nationale patriotique et pacifique sans faille, à la onzième semaine, n’a fléchi à aucun moment dans sa détermination d’aller vers une nouvelle république en rupture avec le système en place, de ses symboles et ses pratiques, malgré toutes les tentatives d’empêchements, d’interdictions des marches et rassemblements pacifiques sur fond de manipulations tout azimut, de division du peuple algérien et de diversion de la lutte contre la corruption au nom d’une justice qui n’est pas encore affranchie, et d’un système encore otage des luttes claniques, où l’armée s’apparente au pouvoir réel, au vue des sorties répétés de son chef d’état-major, le général Gaïd Salah, qui rythme la cadence politique », a souligné la LADDH.

La même source a estimé que « le système en place, en s’accrochant à son offre dans le cadre de la Constitution à travers ses articles 102 et 104, malgré le rejet massif de cette offre par la classe politique et civile, s’enfonce de plus en plus dans la crise », ajoutant « et voilà encore, de jour en jour, les doutes se dissipent, le forcing se précise, plus clairement encore aujourd’hui avec le discours de Ben Salah, chef provisoire de l’Etat. »

« En fait, le système, avec son personnel décrié par la rue, décide d’aller dans deux mois, à l’élection présidentielle, pourtant rejetée », a écrit la LADDH, en s’interrogeant : »Le général major Gaïd Salah, qui incarne aujourd’hui le pouvoir réel, qui détient les leviers de la décision politique, continuera-t-il à tourner le dos au peuple, ira-t-il jusqu’au bout, au risque de faire basculer le pays dans le chaos et l’instabilité certaines. L’armée se dressera-t-elle contre la volonté du peuple ? »

« Le risque est gros, par conséquent », selon la LADDH qui met en garde « contre toute velléité d’avortement de cette formidable mobilisation pacifique qui a suscité de l’espoir et a permis au peuple de renaître: tout coup de force ou tentation d’utilisation de la force contre le peuple pacifique ne fera qu’aggraver la situation et enfoncer le pays dans l’irréparable. »

« La LADDH interpelle le pouvoir réel incarné par l’armée à se mettre du côté du peuple, et à aider à la transition qui sera gérée par des institutions fortes issues d’un large consensus dans la société », lit-on dans le communiqué.

La LADDH, qui est convaincue que « la solution ne sera que politique hors cadre de la Constitution », a appelé « la société à s’organiser davantage, à sauvegarder ses acquis et à aller vers un large consensus national qui regroupera l’ensemble des acteurs de la société civile et politique, des acteurs du mouvement. »

Elle a appelé, en outre, « le peuple à demeurer mobilisé toujours dans le cadre pacifique, et uni jusqu’à la satisfaction de ses revendications : à savoir, le départ du système et l’amorce de la transition politique vers la nouvelle république démocratique, sociale et civile. Restons mobilisés, vigilants, pacifiques et déterminés. »

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