Ali Benflis , Président de Talaïe El Hourriyet, a énuméré, dans une contribution publiée ce samedi par le quotidien francophone El Watan, les réalisations de la révolution pacifique déclenchée le 22 février dernier.
Réalisations immatérielles
M. Benflis estime qu’ « en deux mois seulement, les réalisations de cette révolution font forte impression ».
Il s’agit tout d’abord de « la modernité politique ». En effet, M. Benflis explique que la charge de conduire leurs peuples vers la modernité politique par des visions continuellement adaptées revient en général aux États, ce qui n’est pas le cas en Algérie.
Il a précisé, à ce propos, que « bien au contraire, c’est le peuple lui-même qui a contraint l’Etat à s’affranchir de ses archaïsmes et lui a imposé une entrée forcée dans la modernité politique ».
La deuxième réalisation concerne la mentalité du Beylik. « Cette mentalité est prégnante chez le peuple algérien. Elle fait partie de sa longue histoire tourmentée, dont les séquelles mettent du temps à se dissiper », a-t-il déclaré.
Il a indiqué que « la révolution démocratique pacifique en marche a fait prendre conscience au peuple algérien que ce qu’il appelait le «Beylik» était son État ».
En troisième lieu, il s’agit enfin de la République citoyenne. « La République n’est véritablement République que par la citoyenneté. C’est de la citoyenneté que la République tire son existence, son épanouissement et sa raison d’être », a-t-il conclut.
Réalisations visibles
S’agissant des réalisations visibles, M. Benflis a rappelé « le départ du concepteur et de l’architecte d’un régime politique dévoyé, dépeint sous les traits de l’homme providentiel sanctifié ».
Il a précisé que « le régime politique lui-même, dont toutes les unités constitutives voient leurs bâtisses s’effondrer les unes après les autres ».
Autre réalisation matérielle et visible de la révolution, il s’agit de « toutes les médiations traditionnelles, partis politiques, syndicats et associations, que la révolution démocratique pacifique est venue sommer de se repenser et de se reconstruire », a-t-il souligné.
Selon M. Benflis, « les médias d’Etat, devenus les médias d’un régime politique, qui s’emploient à réhabiliter leur mission de service public, alors que les médias privés s’attachent à briser les chaînes par lesquelles les tenait le pouvoir ».
Derrière réalisation visible, selon M. Benflis, la justice, « dont l’idée même d’indépendance a été effacée des mémoires, qui, au sortir d’un long cauchemar, entame sa réconciliation avec ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être, c’est-à-dire un pouvoir agissant au nom du peuple, pour donner corps à la primauté de la loi et à l’égalité de tous devant elle ».