Les cours du pétrole ont fini à leur plus haut depuis près de six mois lundi, dans le sillage de l’officialisation par la Maison Blanche de la fin des exemptions qui permettaient à huit pays l’achat de pétrole iranien malgré des sanctions américaines.
Hier à Londres le baril de Brent pour juin, référence européenne, a progressé de 2,88%, ou 2,07 dollars à 74,04 dollars.
A New York le baril de « light sweet crude« – WTIpour livraison en mai, référence américaine du brut, a gagné 2,66%, ou 1,70 dollar, à 65,70 dollars. Les deux types de barils, qui avaient déjà bondi quelques heures plus tôt après la publication d’informations de presse sur le sujet, ont clôturé lundi à leur plus haut niveau depuis le 31 octobre pour le WTI et depuis le 1er novembre pour le Brent
Le président des États-Unis Donald Trump a décidé de mettre fin aux exemptions permettant à huit pays d’acheter du pétrole iranien, afin de « porter à zéro les exportations » de brut iranien, a annoncé lundi la Maison Blanche.
A partir de début mai, ces pays — la Chine, l’Inde et la Turquie, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, l’Italie et la Grèce — seront exposés à des sanctions américaines s’ils continuent d’acheter du pétrole iranien. L’Arabie saoudite s’est de son côté dite prête à « stabiliser » le marché après la décision américaine, et l’Irak est « prêt » à exporter 250.000 barils supplémentaires. Le président américain a lui-même promis sur Twitter que l’Arabie saoudite et d’autres pays « compenseront » la baisse de l’offre iranienne. « Il semble y avoir eu des discussions en coulisse entre l’Arabie saoudite et les États-Unis dont les intérêts convergent concernant l’Iran« , a réagi Matt Smith de ClipperData.Toutefois, « le marché craint la pénurie d’offre de pétrole » a affirmé Daniel Ghali de TD Securities.
Après son retrait de l’accord international de 2015 sur le nucléaire iranien, l’administration que contre tous les pays qui ne les respectent pas. Mais elle avait aussi instauré des exemptions autorisant huit pays à importer du pétrole iranien.
Téhéran a jugé ces sanctions « illégales » lundi, et la Turquie a d’ores et déjà rejeté la mesure américaine. Mais au-delà d’Ankara, « l’une des principales questions en suspens est le niveau de conformité qu’aura la Chine avec l’accord« , a commenté Daniel Ghali, en pleine guerre commerciale avec les États-Unis.
Selon l’agence spécialisée S&P Global Platts, l’Iran a exporté en moyenne 1,7 million de barils par jour en mars, dont près de 628.000 vers la Chine. Ce matin les cours du pétrole étaient orientés à la hausse en Asie.
Rédaction AE