L’Afrique comptera d’ici 2022 pas moins de sept nouveaux pays producteurs de pétrole et de gaz, ce qui fournira de nouvelles ressources financières au continent ont indiqué des économistes, cités par des médias étrangers.
Avec 115 milliards de barils de pétrole et 21.000 milliards de m3 de gaz encore à découvrir, l’Afrique comptera d’ici 2022 le plus grand nombre de nouveaux pays exportateurs d’hydrocarbures, ont-ils noté.
Pour le pétrole, précise le directeur de recherche à l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques), Francis Perrin, il y aura de façon sûre l’Ouganda et le Sénégal dans les quelques années qui viennent, probablement aussi le Kenya.
« Pour le gaz, nous aurons le Sénégal, la Mauritanie, le Mozambique et la Tanzanie, là encore de façon sûre entre maintenant et 2022-2023. »
L’Afrique centrale, historiquement la mieux dotée en ressources pétrolières, est aussi la région dont l’économie se porte le plus mal depuis 2014, avec la chute des cours. Or, elle retombe dans les mêmes pièges, constate l’économiste au Policy Center for the New South, Mouhamadou Ly.
« Les premiers chiffres nous donnent vraiment l’impression que les dépenses publiques repartent exactement à la hausse avec les cours du pétrole. Cela laisse présager que les pays n’ont peut-être pas retenu la leçon de 2014. Donc, il faut tirer la sonnette d’alarme, que ces pays engagent des réformes structurelles profondes principalement la diversification de leurs économies et adapter leurs politiques surtout monétaires et des changes aux caractéristiques de leurs économies », a-t-il expliqué.
L’économiste est également très inquiet pour le Sénégal où enflent déjà les demandes de partage de la rente pétrolière alors que le pays n’a pas encore produit le premier baril.
« Ce que l’on note, c’est une sur-politisation de la question des ressources naturelles et cela présage une future captation de rente avec beaucoup de corporations qui auront de plus en plus de revendications d’ordre financier et budgétaire, qui vont mettre la pression sur les autorités pour augmenter les dépenses », a-t-il enchainé.
« N’oublions pas que le pétrole ne va arriver que dans cinq ans ou six ans. Est-ce qu’augmenter les dépenses maintenant sera soutenable ? » s’est-il interrogé.
Le Ghana, qui avait fait cette erreur, vient à peine de retrouver sa souveraineté financière, après quatre ans de tutelle du FMI, et il est toujours très endetté.
APS