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Planche à billets : les experts mis en cause répondent à Mohamed Loukal

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Le recours au financement non conventionnel, communément appelé la planche à billets, continue de faire couler beaucoup d’encre.

Présenté par l’ancien premier ministre, Ahmed Ouyahia, comme la panacée aux problèmes de financement de l’Etat, le recours à la planche à billets est devenu depuis quelques jours une source de règlement de comptes entre les acteurs impliqués dans la mise en œuvre du financement non conventionnel.

Deux ans après la mise en œuvre de la planche à billets et l’impression de plus de 6 550 milliards de dinars, la Banque d’Algérie s’en lave les mains . En effet,  dans un point de situation sur le financement non conventionnel établi le 1er avril 2019 et publié sur le site de la Banque d’Algérie, cette dernière dit avoir été contre le recours à la planche à billets.

La Banque d’Algérie affirme, dans la même note, que certains experts faisant partie d’une « task force » installée auprès de la Primature dans une note datée d’avril 2017, et intitulée « le financement de l’économie : écueils et solutions possibles », avaient recommandé avec insistance, comme une des solutions face à la détérioration de la liquidité bancaire le recours au financement dit non conventionnel.

Boucekkine et Meddahi dénoncent

Les deux experts Raouf Boucekkine et Nour Meddahi réagissent, ce jeudi 18 avril, à leur mise en cause directe par l’ancien Gouverneur de la Banque d’Algérie.

« Nous sommes les auteurs de la note. Il est de notoriété publique que nous avons été favorables au principe du recours au financement monétaire, sous des conditions drastiques (et certainement pas au montant ahurissant qui a été tiré), et surtout dans le cadre d’une politique macroéconomique globale reposant sur l’ajustement budgétaire (graduel) et la diversification des sources de financement de l’économie », ont affirmé les deux économistes.

Les deux économistes expliquent qu’il est de « leur responsabilité de le faire » pour éviter qu’à la suite de son document infâme et infamant, Monsieur Loukal en profite aussi pour se laver la main des résultats et conséquences futurs du programme et en fasse porter le chapeau à son successeur non encore désigné.

Ils ont indiqué que M.  Loukal, ancien Gouverneur de la Banque d’Algérie et actuel ministre des Finances, a procédé au financement monétaire à très grande échelle, 6.556 mds de DA (55 milliards de dollars), soit 32% du PIB en dix-sept mois, montant très largement au-dessus de ce que nous avons recommandé, soit 2.550 mds DA à fin 2019.

Les deux économistes, M. Boucekkine et M. Meddahi, ont conclu que  la Loi de Finances 2019 a prévu des recettes de 6.500 mds DA et des dépenses trop élevées de l’ordre de 8.600 mds DA, le déficit étant financé par la planche à billets. Ceci veut dire que 25% de toutes les factures et des salaires payés par le Trésor proviennent de la planche à billets.

Cette vive polémique annonce-t-elle l’abandon de la planche à billets ou du moins un ralentissement de la cadence du financement non conventionnel de l’économie ? Quoi qu’il en soit, le financement de l’économie par la création monétaire est revenu au-devant de la scène médiatique, à la faveur de cette polémique qui enfle.

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