Les militantes du MDS et de RAJ au nombre de quatre, déshabillées dans un commissariat de Baraki à Alger, ont pris, ce mardi, la décision de déposer plainte auprès du tribunal d’El Harrach.
Selon l’avocate Me Fetta Sadat, « il a été décidé, à l’issue d’un échange et d’un débat, de déposer des plaintes individuelles devant le juge d’instruction du tribunal d’El Harrach », a-t-elle indiqué à TSA.
Me Sadat, a précisé à la même source, que la plainte concernera également le Directeur général de la sûreté nationale (DGSN). Le dépôt de plainte « ne concernera pas seulement la fonctionnaire de police à l’origine des faits » parce qu' »elle n’a pas agit de son propre chef et qu’elle dépend d’une hiérarchie », a-t-elle expliqué.
« Le dépôt de plainte se fera aussi contre le directeur général de la sûreté national (DGSN), l’État représenté par le ministère de l’Intérieur, le commissaire de police du commissariat de Baraki et le directeur de la sûreté de wilaya d’Alger », a ajouté Me Sadat.
Elle a en outre indiqué qu’«un manifestant qui a été blessé à la jambe lors de la marche a établi un certificat médical et a décidé de porter aussi plainte estimant qu’il ne faisait que manifester pacifiquement et que le droit de manifester est reconnu par la Constitution ».
Pour rappel, samedi dernier, des militants du MDS et de RAJ (6 hommes et 4 femmes) ont été interpellés par la police à Alger Centre alors qu’ils s’apprêtaient à organiser un rassemblement de protestation à la Grande Poste. La police les a transféré au commissariat de Baraki à 15 kms au sud-est de Baraki, où ils sont restés en détention durant plusieurs heures avant d’être relâchés à 1h00 du matin.
Le lendemain, les militantes ont témoigné qu’elles ont été complètement déshabillées à l’intérieur du commissariat, ce qui a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux et des réactions de condamnation et d’indignation par les citoyens et la classe politique et militante.
Lundi, la sûreté de wilaya d’Alger, a diffusé un communiqué dans lequel elle a démenti « les allégations contenues dans une vidéo relayée sur certaines pages Facebook, laquelle fait état d’un mauvais traitement dont auraient été victimes, samedi, quatre (4) citoyennes arrêtées dans un rassemblement au niveau de la Grande poste et transférées vers la Sûreté de Baraki ».
La sûreté d’Alger a affirmé que « les 4 citoyennes ont été transférées vers un commissariat de Baraki dans le cadre d’une procédure sécuritaire préventive consistant en une fouille corporelle exécutée par une femme policière au grade de lieutenant de police. Cette mesure consiste à « ôter tout élément pouvant être utilisé par les personnes contre elles-mêmes ou autrui ».
Mais, le démenti de la police n’a convaincu personne. Puisque, l’une des militantes dénudées, a diffusé ce mardi, une vidéo dans laquelle elle a affirmé qu’elle a été maltraitée ainsi que les trois autres militantes. Hania Chabane, une des victimes, a raconté cet acte humiliant. Elle a affirmé que la policière lui a demandé de se dénuder après trois heures d’attente dans le commissariat. Elle s’est interrogée aussi sur la légalité de leur transfert au commissariat de Baraki alors qu’elles ont été interpellées à Alger.