Le directeur de l’Agence France-Presse (AFP) à Alger, Aymeric Vincenot, a été expulsé mardi par les autorités algériennes, qui ont refusé de renouveler son accréditation pour 2019.
Cette expulsion survient alors que l’Algérie est le théâtre d’un mouvement de contestation populaire sans précédent ayant contraint le président Abdelaziz Bouteflika d’abord à renoncer à se porter candidat à un cinquième mandat, puis à démissionner le 2 avril.
Lancé le 22 février, ce mouvement massif, notamment porté par la jeunesse, se poursuit actuellement, avec pour principale revendication le démantèlement de l’ensemble du système politique au pouvoir depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962, au-delà du départ de la seule personne de M. Bouteflika et de son clan.
M. Vincenot, 45 ans, en poste à Alger depuis juin 2017, a dû quitter l’Algérie mardi soir au terme de l’ultime délai qui lui avait été accordé par la police à l’expiration de son titre de séjour. »Cette décision prise sous la présidence de M. Bouteflika est inacceptable.
Il n’est pas question pour nous, dans ces conditions, de nommer dans l’immédiat un nouveau directeur à Alger », a réagi le PDG de l’AFP, Fabrice Fries, dans un communiqué.
« En nous privant de chef de poste sur place, cette décision porte gravement atteinte à notre dispositif, qui vise à assurer une couverture exhaustive et rigoureuse des évènements historiques qui se déroulent actuellement en Algérie », a ajouté M. Fries.
Le chef du bureau de l’AFP, dont le titre de séjour en Algérie était arrivé à échéance le 28 février, n’avait plus d’accréditation depuis la fin de l’an dernier.
La demande de renouvellement de sa carte de presse pour 2019, document qui conditionne l’obtention d’un permis de résidence, est restée sans aucune réponse de la part des autorités, malgré les efforts de l’AFP pour obtenir des explications.
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Dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF), l’Algérie occupe la 136e place sur 180 pays.
Le directeur de l’#AFP à Alger expulsé par les autorités algériennes (AFP)
— Agence France-Presse (@afpfr) 9 avril 2019
AFP