Le président Abdelaziz Bouteflika a présenté officiellement, mardi 2 avril 2019, sa démission auprès du président du Conseil Constitutionnel, Tayeb Belaiz.
La démission de Bouteflika est intervenue juste après les sommation de l’Armée qui a appelé à l’application « immédiate » des articles 7, 8 et 102 de la Constitution. Lors d’une réunion tenue mardi au siège de l’Etat-major de l’Armée Nationale Populaire, Gaid Salah a estimé «qu’il n’y plus lieu de perdre davantage de temps et qu’il faut appliquer immédiatement la solution constitutionnelle proposée, à savoir la mise en application des articles 7, 8 et 102 et entamer le processus garantissant la gestion des affaires de l’Etat dans le cadre de la légitimité constitutionnelle».
Cependant, ce qui attire l’intention c’est, particulièrement, ce cinquième paragraphe de la lettre de démission de Bouteflika. En effet, les « importantes mesures pour assurer la continuité du fonctionnement des institutions de l’Etat durant la période de transition », qu’il a annoncé prendre dans sa lettre de lundi, annonçant sa démission avant le 28 avril prochain, Bouteflika a assuré dans sa lettre de démission, qu’il les a prises.
«J’ai pris les mesures appropriées dans l’exercice de mes prérogatives constitutionnelles pour les besoins de la continuité de l’Etat et du fonctionnement normal de ses institutions durant la période de transition devant mener à l’élection du nouveau président de la République», est-il écrit dans sa lettre de mardi.
Toutefois, il est utile de noter que, dans son dernier communiqué, le MDN, par la voix du chef de l’Etat-major, le Général Ahmed Gaïd Salah, a chargé violemment la Présidence de la République, dirigée, selon lui, par « une bande », et en laissant entendre qu’il ne reconnaissait plus l’autorité de la Présidence de la République.
Selon le MDN, les communiqués et les décisions qui sortaient de la Présidence, n’émanaient pas du Président Bouteflika, et qu’il ne reconnaît pas toutes décisions prises en dehors du cadre constitutionnel.
«Alors que le peuple algérien attendait avec impatience la satisfaction de ses revendications légitimes, parut en date du 1er avril un communiqué attribué au Président de la République, alors qu’en réalité il émanait d’entités non constitutionnelles et non habilitées, ayant trait à la prise de décisions importantes concernant la phase de transition. Dans ce contexte particulier, nous confirmons que toute décision prise en dehors du cadre constitutionnel est considérée comme nulle et non avenue», lit-on dans le communiqué du MDN, publié le 2 avril.
Quelles seraient donc ces mesures « appropriées » qu’a prises le désormais ex-président de la République, avant sa démission? Ces décisions, qui seront publiées dans le journal officiel dans le jours qui viennent, seraient-elle rejetées ou reconnues par l’Armée qui affirme ne plus reconnaître les décisions émanant de la Présidence, et que cette dernières a été dirigée par des forces non-constitutionnelles?