Les Algériens sont en train de s’approprier un vocabulaire et une façon de travailler en politique.
On peut élaborer en une année la Constitution qu’on n’a pas pu faire en cinquante ans. On va gagner de nouvelles générations d’Algériens politisés, conscients et soucieux de la chose publique.
C’est une nouvelle Algérie politique qui est en train de naître. C’est ce que pense le sociologue Nacer Djabi.
Dans un entretien accordé au « Point Afrique »,sur la situation actuelle du pays, MDjabi estime qu’aujourd’hui, il y a un accord autour d’un certain nombre de points dont le fait d’aller vers une période de transition même s’il y a encore un débat autour de sa durée. Il y a aussi, selon lui, un consensus autour du refus d’Abdelkader Bensalah [président du Sénat, NDLR] et de Noureddine Bedoui [Premier ministre, NDLR].
« Ce sont des hommes qui représentent le pouvoir. Il y a un accord autour d’un gouvernement de compétences nationales avec des gens connus. Il y a un consensus autour de la nécessité d’élaborer un nouveau cadre juridique pour organiser les élections et autour de la mise en place d’une commission nationale pour l’organisation des élections », a-t-il déclaré.
MDjabi ajoute en outre qu’il y a un consensus autour du refus de toute intervention étrangère et pour ne pas rentrer en conflit frontal avec l’institution militaire et que celle-ci reste dans ses prérogatives constitutionnelles.
Concernant les points de discorde, MDjabi parle de différents points de vue notamment en ce qui concerne l’assemblée constituante proposée par certains partis politiques comme le Parti des travailleurs (PT) ou le Front des forces socialistes (FFS). « Je suis optimiste par rapport à cela, car cette question pourrait être résolue avec les élections. Il faut dépasser les débats idéologiques et les formules du débat idéologique pour arriver à la politique », précise-t-il.