L’avocat et le militant des droits de l’homme, Me Mustapha Bouchachi, a salué, lundi, le communiqué du haut commandement de l’armée nationale populaire (ANP) ayant appelé à l’activation des articles 7, 8 et 102 de la Constitution comme sortie de crise actuelle en Algérie.
«Nous saluons le communiqué qui s’inscrit dans la même voie que les revendications du mouvement populaire, c’est-à-dire, durant cette période de transition, le peuple algérien aura son mot à dire et sera souverain. C’est pour cela, que nous valorisons le dernier communiqué, qui dit : ‘’dans toutes les décisions qui seront prises à l’avenir, il faut qu’elle soit prise en considération, la volonté du peuple algérien, qui est souverain, au-dessus de la Constitution et des lois, parce que, c’est lui (le peuple) la source du pouvoir’’, et il n’y a pas de place à l’activation l’article 102 sans les articles 7 et 8 de la Constitution algérienne», a-t-il indiqué, dans une intervention en direct sur sa page Facebook, pour commenter les développements de la situation durant les 48 dernières heures.
«Nous valorisons les communiqués de l’armée depuis des semaines, parce que, nous pensons qu’elle (l’armée) s’est mis du côté du peuple, qui demande d’aller vers une démocratie véritable», a-t-il estimé.
«Nous voulons à l’avenir voir des actions, la prise de vraies mesures, concernant, l’activation des articles 7 et 8»
«Nous voulons à l’avenir voir des actions, la prise de vraies mesures, concernant, l’activation des articles 7 et 8, et le peuple c’est lui qui décidera de la période de transition, à travers un Gouvernement de transition et consensuel, afin qu’il soit sûr, qu’il ne sera pas trahi, et que sa volonté ne sera pas dupée lors des prochaines élections», a-t-il indiqué.
Commentant la nomination du nouveau Gouvernement, Me Bouchachi a dit que «nous sommes d’accord sur un point : ce système ne doit pas nommer un Gouvernement qui organisera les prochaines élections».
«Dans le décret de nomination de ce Gouvernement est indiqué qu’il s’agit d’un Gouvernement de gestion des affaires courantes, mais, il ne l’est pas, et l’essentiel ne réside dans sa longévité de 3 ou 4 mois», a-t-il expliqué.
Il a précisé que «la problématique et le danger réside dans le fait que, c’est Noureddine Bedoui (Premier Ministre), qui était derrière les précédentes fraudes électorales depuis qu’il était Ministre de l’intérieur, qui se chargera aujourd’hui de l’organisation des prochaines élections, dans un délai de trois mois».
«Nous répondons : Il n’est pas question qu’un Gouvernement nommé par ce système, gère notre vie future, créer une commission pour surveiller les élections, ou bien d’organiser les élections», a-t-il déclaré, en estimant que «les expériences passées, nous ont appris à tous, que nous ne pouvons pas faire confiance à ce système, et les expériences de fraudes électorales des 20 dernières années sont connues de tous».
«Ils veulent que le système continue d’une autre manière à travers ce Gouvernement»
Selon lui, par la publication de ce décret de nomination du nouveau Gouvernement, ils veulent nous tendre un piège dans lequel «nous ne tomberons pas», a indiqué Bouchachi. «Le but visé par la publication du décret de formation du nouveau Gouvernement, et ensuite, la démission du Président, et que, durant cette période de transition, après la démission du président et la vacance du poste, aucune partie ne pourrait former un Gouvernement ou le remanier. Ainsi, ils veulent que le système continue d’une autre manière à travers ce Gouvernement», a-t-il dénoncé.
«C’est pour cela que je dis, on ne peut pas accepter ce Gouvernement. C’est un non-événement et il est rejeté dans sa forme et son fond», a-t-il précisé.
S’agissant du communiqué de la Présidence de la République, diffusé lundi, et annonçant la démission du président Abdelaziz Bouteflika avant le 28 avril, date d’expiration de son mandat, Me Bouchachi a rappelé que, le président est absent et que les citoyens ne l’ont pas entendu depuis longtemps. «Ce qui est sûr, c’est que l’entourage du président, et ceux qui occupent des postes de hauts responsables au nom de l’Etat, sont eux qui agissent en son nom», a-t-il dénoncé, en ajoutant à propos du communiqué de la Présidence disant que le président annoncera bientôt des décisions importantes, que «le peuple algérien ne veut d’aucune décision», qualifiant cette annonce pour éviter un vide institutionnel de piège.
Me Bouchachi a estimé que le peuple algérien est capable d’organiser lui seul cette période de transition.
Selon Bouchachi, durant les 48 dernières heures, il y a une réelle lutte entre les clans du pouvoir a été constaté, sans que ceux-ci, se soucient du sort du peuple et de la Nation.
Pour lui, le seul moyen de contourner ces manœuvres, c’est de continuer le mouvement et de manière pacifique, sans répondre à leur provocation. «Nous avons une responsabilité historique», a-t-il indiqué.