Au moment ou la dernière déclaration du chef de l’armée Gaid Salah sur l’application de l’article 102 de la Constitution fait couler beaucoup d’encre et fait réagir la classe politique, de nouvelles révélations resurgissent sur l’hospitalisation du président sortant Abdelaziz Bouteflika était en Suisse. Selon le quotidien suisse « Tribune de Genève », l’hospitalisation de Bouteflika aux HUG était sous un pseudonyme et sous une fausse date de naissance, selon une note de suivi du corps médical que le quotidien a pu consulter. « Elle indique que le président algérien s’appelle Abdelmadjid Aissa et qu’il est né le 5 juillet 1938, ce qui lui aurait donné 80 ans (or il a en eu 82 le 2 mars) », écrit-on dans le journal.
La même source révèle que la note de suivi des HUG fait état d’une infection respiratoire, d’origine pulmonaire, qui nécessite la pose d’une ventilation non invasive (VNI), autrement dit d’un masque pour améliorer l’oxygénation du patient. Le document évoque une séance de VNI de plus de deux heures, sur demande de l’équipe soignante du patient. Abdelaziz Bouteflika est venu à Genève avec quatre médecins algériens (dont un cardiologue, un anesthésiste et un interniste), qui font office d’interprètes qui parlent souvent à sa place car le président est atteint d’aphasie.
Au début de mars, la «Tribune de Genève» indiquait que son état de santé précaire nécessitait des soins constants. Abdelaziz Bouteflika présentait de hauts risques de faire des fausses routes, c’est-à-dire que des aliments peuvent être dirigés vers ses voies respiratoires, ce qui peut entraîner une infection pulmonaire.
« Le président a été hospitalisé deux semaines durant aux HUG, du 24 février au 10 mars. Alors qu’il était dans un état critique, une déclaration en son nom, lue à la télévision publique algérienne, a confirmé sa candidature pour la présidentielle du 18 avril. Dans un communiqué quelques jours plus tard, le président s’est engagé à retirer sa candidature mais il a fait repousser la date de l’élection », ajoute-t-on.
Le même quotidien précise que la justice genevoise a entre-temps classé la requête de mise sous curatelle du président algérien. Le Tribunal de protection de l’adulte et de l’enfant (TPAE) indique dans un courrier du 19 mars que «vu le départ du territoire de l’intéressé (ndlr: Abdelaziz Bouteflika a quitté la Suisse le 10 mars), la saisine de notre autorité n’a plus d’objet». Le TPAE précise qu’une telle requête peut être conclue seulement si elle émane de proches de la famille, au sens de l’article 35 du Code civil.
La Tribune de Genève rappelle aussi qu’au début de mars, une ressortissante algérienne en Suisse avait déposé une requête de mise sous curatelle d’Abdelaziz Bouteflika. «Tout porte à croire que sa garde rapprochée usurpe l’identité du président Bouteflika, profite de son état de santé déficient pour le manipuler et le représenter sans son consentement», avait écrit son avocate genevoise, Saskia Ditisheim, présidente d’Avocats Sans Frontières Suisse, dans sa requête.