Le premier ministre actuel doit envoyer une circulaire aux notaires pour vérifier les transactions illicites et doit interdire aux ministres actuels et aux DG des banques et sociétés nationales d’accorder des crédits douteux et des contrats douteux. C’est ce que estime le professeur Abderrahmane Mebtoul réagissant à la crise politique actuelle que vit le pays.
Pour lui, l’ensemble des composantes de la société doivent être conscient que si la situation politique de blocage persiste, les réformes retardées, il est évident que la situation économique se détériorera avec des incidences à terme à la fois politiques, économiques et sociales, d’où l’importance d‘un dialogue productif privilégiant uniquement les intérêts supérieurs de l’Algérie. Pour le professeur, en ce mois de fin mars 2019, deux institutions, qu’il s’agit de préserver dans leur cohérence et unité, garantissent actuellement la sécurité et une relative stabilité de l’Algérie : l’ANP/ forces de sécurité et Sonatrach sur le plan économique qui procure directement et indirectement 98% des recettes en devises du pays.
Aussi, selon lui, une transition courte est souhaitable avant la fin de l’année 2019, afin d’éviter la déflagration économique et sociale de l’Algérie ce qu’aucun patriote ne souhaite. « Une longue période de transition que certains proposent, le temps ne se rattrapant jamais en économie, conduira à la régression économique et sociale avec des réserves de change (76 milliards de dollars en mars 2019) tendant vers zéro et le retour au FMI dans deux ans.
Comme conséquence, nous aurons des incidences géostratégiques, politiques, sociales et économiques aboutissant à une déstabilisation de l’Algérie : privatisation des secteurs stratégiques, dévaluation du dinar, gel des salaires et processus inflationniste, réduction du budget de la fonction publique et de l’ANP et des forces de sécurité, impact sur les postions diplomatiques de l’Algérie ect… Aussi l’Algérie se trouvera de plus en plus dépendante quelque soit le Président et le gouvernement qui arrivera, ne devant pas être utopique, les lois économiques étant insensibles aux slogans politiques », estime MMebtoul.
Il propose d’aller rapidement avant fin 2019 à une élection du président libre et transparente supposant la mise en place d’une commission indépendante des élections représentée par tous les candidats en lice et la société civile, le ministère de l‘Intérieur et les Walis assurant seulement la logistiques et n’étant pas concernés par les élections avec des sous segments wilayas, APC, la centralisation et la vérification du vote se faisant au niveau de cette commission.
« Seul un président légitime peut réviser la constitution et aller vers de profondes réformes politiques et économiques, pouvant dissoudre les assemblées élues devant éviter à tout prix un vide constitutionnel », relève-t-il.
Se pose cependant un problème pour M Mebtoul: l’article 102 suppose que toutes les institutions de l’Etat en place actuellement restent telles quelles sans aucun changement : or les structures actuelles qui ont favorisé, selon la rue et l’opposition « la fraude électorale », le gouvernement actuel et les personnes décriées par l’opinion publique à tort ou à raison, auront –ils l’autorité morale pour superviser des élections propres et honnêtes ? s’interroge-t-il.