La Secrétaire Générale du Parti des Travailleurs (PT) Louisa Hanoune, a été l’invitée, ce lundi 25 mars 2019, du Forum du journal Liberté, durant lequel a proposé les solutions de son parti pour la crise actuelle en Algérie, tout en refusant de confier la conduite de la période de transition à l’ancien président Liamine Zeroual, et aussi, elle a exprimé son refus de l’intervention de l’armée.
En guise de solutions pour la crise actuelle et afin de préserver «le caractère pacifique» du mouvement populaire contre le système qu’elle a qualifié de «révolution algérienne». Louisa Hanoune a appelé à «la constitution des comités populaires, qui ont d’ailleurs commencé à se constituer dans les universités», a-t-elle fait savoir.
Ces comités populaires représentent, selon elle «l’auto-organisation de la société algérienne pour préserver le caractère pacifique du mouvement, et le préserver des aventuriers et des provocateurs que différents centres envoient dans les manifestations».
Ils permettront, a-t-elle expliqué, «la jonction entre les questions politiques sur la nature du régime et les doléances économiques et sociales sectorielles. Ces délégués des comités populaires se chargeront de rédiger les cahiers de doléances qu’ils transféreront à un niveau communal puis au niveau wilayal et enfin au niveau national».
«Cette direction qui est l’émanation de la volonté populaire, peut se transformer en assemblée constituante comme elle peut organiser des élections, puisqu’elle a toute la souveraineté du peuple qui l’a mandatée, à la différence de la conférence nationale qui ne l’est pas», estimé Louisa Hanoune, qui a considéré que «ce sont les réponses d’organisation qui interviennent généralement dans les périodes révolutionnaires».
«Ceux qui appellent l’armée à intervenir veulent nous entraîner dans une situation à l’égyptienne».
Sur le rôle de l’armée, Louisa Hanoune a indiqué qu’«il incombe à l’armée de protéger notre sécurité nationale, nos frontières, mais aussi, de répondre à toute velléité d’ingérence étrangère, ça l’armée doit le dire», en ajoutant que «ceux qui appellent l’armée à intervenir veulent nous entraîner dans une situation à l’égyptienne».
Par ailleurs, concernant les propositions formulées par l’opposition, particulièrement, au sujet des personnalités jugées par certains les plus indiquées pour la conduite de la période de transition, Louisa Hanoune a refusé l’idée de sa direction par l’ex président de la république Liamine Zeroual qu’elle a jugé malade et ayant fait partie du régime.
Zeroual est malade et il a fait partie du pouvoir
«Notre position est non. Il est malade », a-t-elle déclaré, en ajoutant que «même si pour tous les citoyens cet homme est propre, il a fait partie du pouvoir, il a gouverné, et les jeunes disent qu’ils veulent d’autres figures, pas celles-ci. Il est respectable et respecté, c’est vrai mais selon moi, il n’acceptera jamais (de diriger la conférence nationale)».
Sur certaines autres propositions de parties de l’opposition consistant en la création d’une instance présidentielle, Louisa Hanoune a dit ne pas être d’accord. «Ils disent qu’ils vont former un présidium, mais au nom de quelle légitimité ? Qui choisira les personnalités ? Les millions d’Algériens disent ni représentation ni négociation », a-t-elle lancé. « De quel droit vont-ils désigner un gouvernement ? Ils ne sont pas élus ! », S’est interrogée la SG du PT.
En outre, Louisa Hanoune a mis en garde contre les tentatives de récupération du mouvement ou de le contourner par «des hommes d’affaires connus à Alger », «des forces rétrogrades islamistes», ainsi qu’«une partie des médias».
