Dans une tribune au quotidien français le « Monde », l’ancien ministre et écrivain Azouz Begag constate que les manifestants en Algérie ne souhaitent pas quitter leur pays, mais cherchent au contraire à y vivre dignement.
Pour lui, depuis plusieurs semaines, les manifestations, inédites, de millions d’Algériens contre le cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika à travers le pays sont remarquables par leur ampleur et l’incroyable jeunesse de leurs participants.
« Elles le sont aussi par le formidable esprit de civisme, de calme et de paix qui les anime, salué dans le monde entier, ainsi que par l’humour – si algérien ! – des slogans qu’on peut lire sur les pancartes des manifestants, la forte participation des femmes, les images des habitants agglutinés sur leurs balcons, heureux, les youyous… », A-t-il écrit.
Selon MBegag, cette deuxième révolution, venue de la rue, porte en elle une étonnante force tranquille, comme si elle voulait exprimer l’inéluctabilité des changements qu’elle exige désormais.
« Aucun autre pays arabe n’a connu pareil changement dans ces conditions. On a l’impression que le mot « citoyen » a surgi brusquement au cœur d’une Algérie étouffée depuis 1962 par « un système », chaque manifestant ayant pris conscience que sa participation avait un sens, du poids et de la considération », ajoytera-t-il.
Notons que Azouz Begag est un homme politique, écrivain, diplomate et chercheur français en économie et sociologie. Il est chargé de recherche du CNRS.
Il a été ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances du 2 juin 2005 au 5 avril 2007 dans le gouvernement Dominique de Villepin, fonction qu’il quitte afin de prendre une part active dans la campagne présidentielle de François Bayrou.