« Il faut mettre la gestion des réserves de change sous la supervision directe d’un comité ad-hoc et non pas entre les seules mains de la Banque d’Algérie pour éviter de les voir « s’évaporer en partie », a recommandé ce dimanche, l’économiste Mohamed-Cherif Benmihoub, lors de son passage à la radio chaîne 3.
M. Benmihoub craint que l’engagement des opérateurs économiques ne soit à minima l’investissement sera à l’arrêt pendant quelques mois », d’autant plus que « les opérateurs économiques s’engagent par rapport à un contexte et font des anticipations sur l’avenir ».
Concernant la gestion des comptes publics du Trésor qui ont connu une « dégradation » en raison de l’actionnement de la planche à billets, dont il affirme qu’elle a produit, à ce jour, 6.500.000 milliards de dinars, a-t-il expliqué, précisant que la Banque d’Algérie a porté le taux de réserves obligatoires à 12%, ce qui signifie que « les banques se trouvent en sur-liquidités », ce qui constitue un paradoxe.
La situation actuelle du pays fait peser un risque de désinvestissement. « Le premier risque qui menace le pays est le déclin de l’investissement », explique-t-il, ajoutant que « les investisseurs anticipent sur l’avenir et sur l’allocation de leurs ressources. Et face à une situation comme celle que traverse l’Algérie, « les investisseurs auront tendance, soit à thésauriser, à ne pas employer leurs capitaux, soit à investir dans des patrimoines ».
L’économiste estime qu’il est vital de passer par la transition politique « la plus courte possible et d’organiser une élection présidentielle dans les plus brèves délais », en exploitant les ressources de la Constitution « quitte à revoir cette dernière plus tard », afin d’éviter au pays de se trouver dans l’impasse.
Il a rappelé que le niveau actuel des réserves de change couvre deux ans d’importations et le gouvernement devrait profiter de ces deux années pour organiser l’économie. Selon lui, si on s’enlise dans des périodes de transition, on n’aura pas suffisamment de temps pour qu’on organise notre économie.
Il appelle les opérateurs économiques, notamment Sonatrach, à continuer d’investir dans les hydrocarbures. « Nous constatons de jour en jour que notre production baisse et nous risquons d’hypothéquer notre économie, si les recettes issues des hydrocarbures baissent dans les années qui viennent ». C’est la seule ressource en devise dont dispose aujourd’hui le pays, a-t-il rappelé.