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Emmanuel Macron : En Algérie «quelque commentaire que ce soit est perçu comme une immixtion»

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Le président français Emmanuel Macron a estimé, lundi soir, qu’il était difficile de s’exprimer sur la situation actuelle en Algérie, car, a-t-il expliqué «quelque commentaire que ce soit est perçu comme une immixtion».

Répondant après l’intervention de l’historien Benjamin Stora dans le cadre des «Grands débats des idées», organisé par France Culture, qui expliquait que «le flot des images négatives concernant l’Islam et les pays arabes (le chaos, les guerres, les réfugiés, le terrorisme…etc.), il y a une éclaircie, c’est l’Algérie d’aujourd’hui. Parce que, dans l’Algérie d’aujourd’hui, il y a des millions de personnes qui manifestent pour la démocratie politique et pour un système de représentation qui leur appartienne en propre».

Il a expliqué qu’«on (la France) ne peut pas être absente du mouvement (en Algérie)», parce que, selon lui, «c’est un mouvement qui est en train d’avoir des répercussions pas simplement dans l’espace méditerranéen mais à l’échelle du monde arabe aujourd’hui».

«Je partage ce qu’a dit Benjamin Stora avec les contraintes qui sont les miennes. Je suis intellectuellement d’accord et politiquement placé dans une situation qui est différente», a répondu Macron, en affirmant que «quelque commentaire que ce soit est perçu comme une immixtion. C’est la grande difficulté ».

Il a ajouté que «les échanges sont constants, pour accompagner ce qui est une forme de transition des dirigeants. Mes homologues de là où je suis, ce sont les dirigeants».

«Je pense que si j’en venais, en tout cas de là où je suis, d’où je parle, à choisir mes interlocuteurs dans l’opposition ou dans la rue, d’abord je commettrai une erreur fondamentale vis-à-vis d’eux, c’est-à-dire que je les condamnerai au discrédit immédiat», a-t-il expliqué. «Et je pense qu’on ouvrirait un débat qu’on connait par cœur dans la relation franco-algérienne qui est le débat de l’immixtion dans la politique…etc.», a-t-il précisé.

Et d’ajouter : «Donc je me suis tenu très à distance à ce sujet. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas des échanges en particulier avec ceux qui dirigent l’Algérie pour essayer de comprendre, d’accompagner et de faire passer des messages d’une transition, mais je ne peux pas aller beaucoup plus loin sur ce sujet».

«Par contre, sur le deuxième sujet, la deuxième voie de passage, parce qu’il faut ouvrir des voies d’eau. Par rapport à ça, je pense que vous êtes plus à même que moi d’agir efficacement», a-t-il indiqué en s’adressant à la société civile française.

«C’est-à-dire que, la société civile, l’académique et le monde intellectuel, l’Algérie est un pays jeune, où pendant trop d’années, et je l’ai dit quand je me suis rendu en Algérie, on a considéré que, l’avenir d’un jeune algérien ou d’une jeune algérienne qui voulait réussir, c’était de venir faire ses études en France, donc, il y a quelque chose à faire dans les milieux académiques, scientifiques et intellectuels, et les échanges qu’il peut y avoir entre les intellectuels, ça c’est quelque chose de très utile et qui n’est pas entouré d’une imbue de soupçon», a-t-il expliqué.

«Il faut accepter sur ce sujet, compte tenu de notre histoire commune, d’avoir une forme d’art du contournement, en tout cas de politique indirecte, extrêmement respectueuse de la souveraineté et du contexte», a-t-il conclu.

Question de Benjamin Stora:

 

La réponse de Macron :

 

 

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