Face aux revendications de millions d’Algériens qui sont descendus dans la rue pour réclamer un changement de régime et l’avènement d’une 2ème République, l’ancien diplomate, Lakhdar Brahimi, appelle à un dialogue structuré et organisé.
Invité ce lundi à la Radio Chaîne 3, l’ancien diplomate a reconnu « un blocage », dont il espère qu’il ne soit pas une « une impasse », tour en soulignant la nécessité de poursuivre le dialogue.
M. Brahimi estime que quelques soient les revendications de la rue, le dialogue est « indispensable et urgent », admettant au passage que « la revendication du changement est parfaitement légitime ». Il a indiqué dans ce sens qu’ « on a besoin d’un dialogue structuré e organisé ».
Selon lui, les responsables politiques qu’il a rencontrés ont reçu le message « cinq sur cinq », précisant que « la rue a été entendue. Maintenant, il faut mettre en marche ce qui a été décidé ».
Interrogé sur son rôle dans cette crise, « je suis un Algérien à la retraite depuis 1993. C’est quand même mon pays », a-t-il rétorqué, ajoutant « ni le président ni le gouvernement ne m’ont donné de mandat ».
Pour l’ancien diplomate, ce changement ne peut pas se faire tout seul. « Il faut un programme pour réaliser ce changement et aller vers la 2ème République », a-t-il indiqué. Il a par ailleurs mis en garde « ceux qui se sont proposés » comme porte-parole « de la rue » et qui, sont pour un « partez tous », en rappelant la situation dans laquelle se trouvait de l’Irak.
Depuis 1962, rappelle M. Lakhdar Brahimi, l’Algérie a connu des tournants très importants, « qui n’ont jamais été négociés de la bonne manière», ce qui, selon lui, « nous a à chaque fois précipité dans le fossé ». Néanmoins, il voit dans la crise que traverse le pays « une opportunité historique de mettre celui-ci sur les rails « durant longtemps ».
Pour rappel, Lakhdar Brahimi a déclaré, lors de son passage à la chaîne de télévision publique ENTV, que « l’Algérie se trouve à un tournant dangereux ».
