Dans une lettre ouverte adressée au président français Emmanuel Macron, une centaine de franco-algériens lui ont demandé de «condamner» le «coup de force du pouvoir en place contre la Constitution algérienne».
«Près d’une centaine de Franco-Algériens, élus locaux de tous bords, militants associatifs et membres de la société civile, demandent, dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, de condamner « le coup de force du pouvoir en place contre la Constitution algérienne »», rapporte ce dimanche 17 mars 2019, le journal hebdomadaire français «Le Journal Du Dimanche», qui note que «C’est une prise de parole suffisamment rare pour être significative».
Selon la même source, les rédacteurs de cette lettre ont «tous très mal perçu la réaction du président de la République après qu’Abdelaziz Bouteflika a choisi de ne pas se représenter à la tête du pays».
«La prolongation de fait du mandat de Bouteflika est illégale»
«Le choix de la France de saluer cette décision – sans faire cas de l’environnement juridique algérien – est considéré par la majorité des Algériens comme un soutien de la France au coup de force du pouvoir en place», écrivent les auteurs de la lettre, qui se félicitent également du vent nouveau qui souffle sur leur terre d’attache.
. «Nous regrettons ce quitus donné si précocement au président algérien qui fait fi du rejet absolu par le peuple», ont ajouté les binationaux signataires de la lettre, qui sont des médecins, conseillères départementales, fonctionnaires de mairies, journalistes et auteurs…etc. Ils déclarent que «la prolongation de fait du mandat de Bouteflika est illégale».
«Macron se félicite de la violation de la Constitution algérienne, c’est intolérable pour les démocrates que nous sommes», estime Akli Mellouli, adjoint au maire de Bonneuil-sur Marne (Val-de-Marne), cité par le JDD, qui ajoute «cela signifie aussi que la Constitution française peut être bafouée.»
Une délégation de franco-algériens devrait être reçue lundi (demain) à l’Elysée
«C’est un mouvement inédit car il associe tous les territoires, toutes les générations et catégories sociales. Il est porteur d’espoir, mais il pourrait se solder par de grandes désillusions si le président Macron continue de cautionner un régime honni.», estime Nadia Salem, journaliste et auteure, cité par le même média.
Selon l’hebdomadaire «une délégation devrait être reçue demain (lundi 18 mars par des conseillers de l’Élysée. Mais les signataires réclament de rencontrer le Président en personne, le 19 mars, jour anniversaire du cessez-le-feu de 1962 en Algérie».