Toutes les annonces du président soulignent la péremption politique d’un régime et ce n’est pas dans le système qu’il faut chercher des solutions, mais c’est vers cet élan salvateur appelant à une refondation nationale, qu’il faut se tourner. Nous sommes face à une opportunité historique qui relève du miracle, a affirmé ce mercredi Saïd Sadi, lors de son passage au Forum du quotidien Liberté.
Évoquant le rôle de l’armée, Saïd Sadi a indiqué qu’ « une nouvelle société est en marche et elle accouchera d’une nouvelle Algérie Cette marche consacre la fin de l’armée politique et son emprise sur la Nation. Celui qui n’a pas compris cet appel est condamné à rester sur le bas-côté de l’histoire ».
Il a souligné que « les interventions hésitantes, maladroites ou contradictoires du chef de l’état-major témoignent des rapports de forces internes qui agitent le sérail et qui prennent en otage la Nation ».
Pour l’ancien président du RCD, « cela doit cesser pour bien du pays, pour le bien de l’armée et surtout parce que ceux qui ont disposé de cette institution en fonction de leurs positions, de leurs intérêts ou de ceux qu’ils représentent doivent savoir qu’ils n’ont plus d’autres choix que de se mettre au service du peuple ».
Une page se tourne pour l’armée algérienne
Saïd Sadi a indiqué qu’une « page se tourne pour l’armée algérienne ». Il a également évoqué les dernières déclarations du vice-ministre de la Défense nationale qui a estimé que l’armée est « chanceuse d’avoir ce peuple ».
« J’ai entendu récemment des paroles qui heurtent la conscience citoyenne et blessent chaque patriote, ce n’est pas à l’armée de porter des jugements sur le peuple ou d’en être fière mais au peuple d’être fière de son armée, faut-il encore qu’elle le mérite », a-t-il indiqué.
Concernant le mouvement populaire, Saïd Sadi a indiqué que « peu de peuples sont capables de réaliser ce qu’accomplit actuellement le peuple algérien (…). Au regard de ce que j’observe dans la ferveur de cette jeunesse, nous sommes en mesure d’inventer et d’accomplir ce que d’autres peuples de la région n’ont pas su réaliser », a-t-il poursuivi. Pour lui, les « actions de protestation de masse doivent se poursuivre par des marches mais par des grèves dont il faut savoir étudier les modalités appropriées »
Une nouvelle transition politique
Abordant la transition, Saïd Sadi a rappelé qu’une fois les mécanismes de gestion de la transition mis en place, on peut aller vers les élections et une assemblée constituante et on peut aller vers la 2è République. Il faut inventer un nouveau dispositif institutionnel qui soit conforme à la réalité sociologique.
« Nous héritons d’un pays dévasté et ruiné, mais les effets de la planche à billets seront terribles. L’Algérie est un terrain vague économiquement et pour affronter tous les problème, il faut que le diagnostic soit bien fait et que l’ensemble des forces politiques alternatives soit d’accord et acceptent de tout mettre à plat », a-t-il souligné.
Pour l’ancien président du RCD, « cette dynamique alternative, citoyenne et pacifique peut être la matrice dans laquelle il faut savoir faire émerger des alternatives positives et nouvelles ».
Evoquant une opposition qui ne serait pas visible, Saïd Sadi a indiqué que nous avons des télévisions « poubelles » et le code de l’audiovisuel interdit formellement de créer des chaînes de télévision nous avons des chaînes de télévision qui sont destinées à polluer le débat public, et pas du tout à l’enrichir, exactement comme on a fait 1988 avec les partis politiques.
Interrogé pour savoir s’il serait candidat à l’élection présidentielle, il a indiqué que « ma génération a passé son temps en termes d’exercice du pouvoir, ne nous sommes pas obligés de nous effacer complètement », ajoutant « si on nous solliciter, il faudra qu’on fasse preuve de nos expériences et nos erreurs. Personnellement, je n’ai aucune ambition partisane. »