Lancé en 2013, le mégaprojet portant sur la réalisation de la boulangerie industrielle de Corso, grâce au partenariat public-privé entre l’entreprise Eriad et le Groupe Benamor, a tourné court.
Ce mariage, qui devait sortir le complexe agroalimentaire de Corso de sa léthargie, n’a duré que trois ans. M. Laïd Benamor, PDG du groupe éponyme, est revenu, dans un entretien accordé au quotidien El Watan, sur l’échec retentissant de ce fameux partenariat public-privé.
Les raison d’un fiasco retentissant
Interrogé sur les raisons de ce mégaprojet qui a tourné au fiasco, M. Benamor explique que « la société de partenariat Eriad-Benamor a ainsi été créée pour réhabiliter le complexe meunier de Corso, suite à la crise du pain ».
Il a précisé, dans le même entretien, que le capital de la société « était de 2,6 milliards de dinars, avec 40% pour la partie Eriad et 60% pour la partie Benamor. Réalisée par un organisme étatique, l’expertise a estimé les biens de l’Eriad, hors l’assiette du terrain, à 1,3 milliard de dinars. Le projet a été validé par le CPE et le CNI. »
Selon M. Benamor, les déboires du mégaprojet ont commencé, lorsqu’on a réévalué les biens de la société Eriad, après la création de la société et le lancement du projet de la boulangerie.
« De 1,3 milliard de dinars, ils sont passés à 2,6 milliards, dont l’augmentation a été décidée par un commissaire aux apports, choisi par l’Eriad. Puis il a fallu revoir le prix de la concession de l’assiette du terrain, pour une location de 8000 DA/m2», a-t-il expliqué.
A cela il a fallu ajouter, selon M. Benamor, « la révision à la hausse du montant de l’investissement de 8,8 milliards de dinars à 13 milliards, suite à la dévaluation du dinar et l’augmentation des capacités de production du projet ».
Les modalités de financement
Détaillant les modalités du financement du méga projet, M. Benamor a rappelé qu’ « il y a eu un crédit bancaire de 0,95 milliard de dinars pour le financement de la boulangerie industrielle, dont le coût global était 2,5 milliards, sans aucune bonification du taux d’intérêt (5,25%) », tout en insistant sur le fait que « la différence a été supportée en totalité par le groupe Amor Benamor. »
Il a précisé que « la banque autorisait, alors, le financement du moulin et de la semoulerie pour un montant de 7 milliards de dinars », précisant que « nous n’avons jamais mobilisé cet argent et le projet est toujours bloqué ».
Interrogé sur les accusations concernant son groupe qui aurait profité du blé subventionné, M. Benamor oppose « un niet catégorique », ajoutant que « notre groupe importe plus de 65% de ses capacités de production en blé non subventionné. Ce qui nous coûte le double du prix de celui subventionné. »