Le développement de l’industrie pharmaceutique en Algérie et l’exportation de sa production, nécessitent une révision des prix des médicaments pour encourager l’investissement dans ce domaine, a estimé mardi, à Alger par le président de l’Union nationale des opérateurs de pharmacie (UNOP).
L’Algérie produit localement 50% de ses besoins en médicaments, mais les prix appliqués actuellement, qui sont bas par rapport à ceux de certains pays européens et méditerranéens, peuvent constituer un « obstacle » à l’investissement, a précisé M. Abdelouahed Kerrar, à l’occasion de la présentation d’une étude sur les prix des médicaments pratiqués en Algérie.
Selon lui, l’absence de prix rémunérateurs des médicaments empêche l’accès à la technologie de fabrication des produits innovants ou des produits de biotechnologie.
Les prix actuels vont à terme « casser la dynamique de croissance et surtout le développement de la production locale, indispensable à la réalisation des objectifs de la politique nationale de santé publique », a-t-il mis en garde.
Il a, toutefois, avancé qu’il était possible de concilier entre l’objectif consistant à assurer un accès élargit aux soins, avec celui, non moins important, de rémunérer correctement les producteurs et leur permettre ainsi de se développer.
La modification du cadre juridique relatif aux prix des médicaments demeure la « seule solution » pour permettre une bonne croissance de l’industrie pharmaceutique en Algérie au bénéfice de l’économie nationale, a estimé le président de l’UNOP.
Réalisée par un cabinet international, cette étude relève que le marché des médicaments algérien est un marché « attrayant » occupant la troisième place dans la région Mena, ajoutant que le pays « maintient une croissance régulière de 6,6 % pour atteindre 4.1 milliards de dollars en 2021 ».
Cependant, cette étude relève que « l’application des prix des plus bas pourrait affecter le potentiel d’exportation et décourager dans le même sillage les investisseurs ».
Elle indique également que cette tarification à la baisse « va inévitablement retarder le lancement de nouveaux produits dans le pays ».