La rue s’est exprimée à plusieurs reprises ces derniers jours, pour exprimer son refus du 5e mandat de Bouteflika, et réclamer pacifiquement un changement radical. Elle compte confirmer avec force cette position, lors de la grande marche prévue pour demain, 1er mars.
Les images se passent de tout discours, et reflètent sans équivoque, la maturité d’une population qui a déjà appris la leçon de l’aventurisme, et du chaos. Entre tous les slogans, celui qui aura pris le dessus, est sans conteste l’appel à une « marche pacifique », auquel même les forces de l’ordre n’ont pu que respecter. Et ce sans parler de l’importance de la leçon que le peuple algérien, vient de donner à l’opinion étrangère, qui commençait, du moins pour certaines, de développer les hypothèses macabres, d’un retour au chaos, ou de printemps arabe, que l’on a jamais pardonné à l’Algérie d’avoir su éviter.
Par ailleurs, l’ampleur et la nature des marches initiés à traves tout le territoire national, imposent, une nouvelle donne sur la scène politique, désormais, on en décidera plus sans la voix du peuple, quelle que soit la suite des événements. Car il a montré qu’il est présent, conscient de la situation, et qu’il veut décider de son sort en toute liberté. La réponse massive, et inédite du peuple à l’appel anonyme, renseigne également, de l’absence de crédibilité, et du vide des actions de l’opposition, comme celles de l’alliance présidentielle.
Ceci étant, il va sans dire que la vigilance demeure de mise, car il suffirait de peu, pour que ce mouvement sorti des entrailles de la société, s’écroule sous les affres des dérapages. Mais selon les observateurs, la marche organisée pour demain vendredi, viendra au contraire sceller une position démocratique, un appel à un grand rassemblement pacifique, et surtout l’émergence d’un acteur politique… la peuple.