Après la démonstration des algériens ayant manifesté pacifiquement, depuis vendredi dernier, contre le 5ème mandat du président sortant Abdelaziz Bouteflika et pour le changement, les médias français évoquent des inquiétudes au sommet des autorités françaises.
Depuis la convocation du corps électoral, la France et les médias français suivent de plus près ce qui se passe en Algérie. Depuis le début des manifestations en Algérie, la presse française ne cesse de parler des risques que pourrait engendrer une éventuelle «déstabilisation de l’Algérie».
En effet, l’élection présidentielle du 18 avril 2019 s’est invitée dans les débats en France, et particulièrement, la candidature du président Bouteflika pour briguer un cinquième mandat et les manifestations populaires contre une nouvelle mandature de président sortant qui se déroulent depuis vendredi dernier à travers le territoire national.
Selon la presse française, même si, les hautes autorités françaises demeurent silencieuses sur les événements en Algérie, les échos de l’Elysée parlent d’une éventuelle «déstabilisation de l’Algérie» qui pourrait impacter les intérêts de la France, notamment, économiques, politiques et sécuritaires.
Les mêmes sources parlent, notamment, de la France comme premier partenaire de l’Algérie dans le domaine économique. A ce propos, les mêmes médias précisent que, l’Algérie est l’un des premiers fournisseurs de gaz de l’Hexagone. La France est aussi le premier investisseur hors hydrocarbures et le premier employeur étranger avec 40.000 salariés d’entreprises françaises.
Mais, l’une des principales craintes de l’Élysée, analysent les médias française, c’est un effondrement du régime qui engendrerait un exode de la jeunesse. «Il y aurait incontestablement un flux migratoire qui va s’accentuer, qui va alimenter le discours des populistes et des extrêmes-droites», a expliqué Mohamed Sifaoui, journaliste et auteur de «Où va l’Algérie?», sur le plateau de la chaîne BFMTV.
Dans ce sens, le quotidien Libération a fait savoir dans un article que «l’Élysée s’est naturellement abstenu de commenter publiquement les manifestations massives contre un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika», en évoquant les risques d’une déstabilisation de l’Algérie pour la France et le silence de l’Elysée qui «craint un afflux d’immigration»,
Sur le plan sécuritaire, les mêmes sources ont ajouté que la déstabilisation de l’Algérie déstabiliserait toute la région. Cette éventualité, ont estimé les médias français, est expliqué par le fait que l’Algérie est considéré comme le plus grand pays d’Afrique, avec ses six frontières (Maroc, Mauritanie, Mali, Niger, Libye et Tunisie), et est un partenaire important de la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Selon eux les autorités françaises n’espèrent qu’une souhaite qu’une seule chose : la stabilité.
«La Libye est déstabilisée (…), la zone sahélienne (…) est aussi déstabilisée. Si vous ajoutez à cela la déstabilisation d’un grand pays comme l’Algérie, vous créez forcement une déstabilisation pour l’ensemble de la région maghrébine», a encore expliqué Mohamed Sifaoui.
Cependant, vu le caractère pacifique des marches contre le cinquième mandat et leurs encadrement par les services de sécurité sans répression, on peut dire que, le risque d’un débordement est à écarter.
Ainsi, le processus d’un changement pacifique voulu par le peuple est possible.