M. Ali Bey Nasri, président de l’Association nationale des Exportateurs Algériens, ANEXAL, s’est réjoui, lors de son passage à la radio Chaîne 3, de la dynamique d’exportation impulsée par le ministère du Commerce qui souhaite faire de 2019, l’année de l’exportation.
Concernant l’exportation vers l’Afrique, M. Nasri a indiqué que « nous sommes en train de mettre en place une plate-forme au Dakar et nous avons l’accompagnement des douanes », ajoutant « nous souhaitons que la banque d’Algérie nous accompagne à travers une réglementation des changes », qui permettait, selon lui, plus de moyens et de facilitations en 1990 aujourd’hui.
Il a indiqué que « les exportations hors hydrocarbures ont atteint 2,830 milliards de dollars en 2018, soit une hausse de 49% par rapport à 2017 ». Par ailleurs, sur les 500 exportateurs qui disposent d’un registre de commerce exportateur, seuls 50 exportent.
Il a souligné que dans la structure des exportations hors hydrocarbures, le poids de l’entreprise pétrolière Sonatrach a diminué, puisqu’en 2013, il représentait 50% de la valeur et aujourd’hui il ne représente que 23%
Il a relevé dans ce registre une confusion entre les chiffres émis par le CNIS et ceux émis par la Banque d’Algérie qui exclut le compte Sonatrach de la valeur des exportations hors hydrocarbures
Interrogé sur les exportations des produits agricoles, il a indiqué qu’en cinq ans, les exportations de dattes sont passées de 14 millions de dollars à 50 millions de dollars.
Il estime que l’un des problèmes entravant l’acte d’exporter reste la méconnaissance des techniques de l’export au sein de nos petites et moyennes entreprises, puisque, actuellement il y a beaucoup des sociétés qui ont des marchés à l’extérieur, mais elles ne savent comment y aller.
L’exportation est un acte quotidien
«L’exportation est un acte quotidien, il faut investir là-dessus », a indiqué M. Nasri, en rappelant que « la première condition pour aller vers l’exportation, c’est de disposer d’un service export », ce qui n’est pas le cas dans la majorité de nos entreprises, notamment les PME.
Interrogé sur la création d’un Secrétariat d’Etat à l’exportation, M. Nasri a rappelé que cette proposition déjà faite par l’ANEXAL, il y a quelques années, lors des négociations avec l’Union européenne.
Il a indiqué qu’ « on avait besoin d’un Secrétariat, parce qu’une direction générale ne peut pas gérer tous les accords économique du pays, eu regard de la complexité du commerce mondial, notamment les accords bilatéraux et les règles de l’OMC, ce qui implique, selon lui, une connaissance parfaite du commerce international.
La formation au cœur de l’acte d’exportation
M. Nasri regrette que certains ministères ne soient pas dotés de personnels aussi compétents qu’on devrait avoir. « Malheureusement, il faut le dire et je le dis en connaissance de cause, beaucoup de ministères sont pratiquement dévalorisés parque on ne retrouve pas la ressource humaine adéquate », a-t-il indiqué.
Il a souligné, à ce propos, que la formation à l’acte d’exportation est devenue aujourd’hui plus que nécessaire au développement du commerce extérieur en Algérie, tout en rappelant qu’il avait proposé la création d’un Institut de commerce extérieur, notamment pour le diplôme de licence ou de master en exportation et un BTS Export.
Évoquant la création d’une zone de libre-échange avec l’Union africaine, il a indiqué que quatre pays dont fait partie l’Algérie (Egypte, Afrique du Sud et le Nigeria) représentent 60% du PIB africain.
Tout en réjouissant de l’adhésion de l’Algérie à la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), M. Nasri a mis en garde contre un risque d’exportation, si le pays manque de compétitivité de diversification des produits à exporter.
A ce propos, il conseille aux pouvoirs publics d’accélérer la diversification et de donner la liberté d’investir, qu’il juge comme « une nécessité », ajoutant que le fait d’attirer les IDE est devenu aussi une nécessité.