Dans son rapport mensuel, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole indique que sa production de brut a reculé de près de 800.000 barils par jour (bpj) en janvier à 30,81 millions de bpj. Cela reste un peu plus élevé que sa prévision de demande pour son pétrole en 2019, qu’elle a revue à la baisse.
La baisse de production la plus forte, de 350.000 bpj, a été le fait de l’Arabie saoudite.
Inquiète de la baisse des cours et de la hausse de l’offre, l’OPEP et ses alliés, Russie en tête, ont conclu en décembre un nouvel accord d’encadrement de la production, entré en vigueur le 1er janvier. Cet accord de l’alliance dite OPEP+ consacre une réduction globale de la production de 1,2 million de bpj, dont 800.000 à la charge de l’OPEP.
Dans son rapport, l’OPEP réduit de 0,2 point sa prévision de croissance mondiale pour cette année, à 3,3%, et énumère plusieurs vents contraires pour le marché pétrolier, y compris un ralentissement du commerce mondial. « Certaines évolutions positives récentes pourraient soutenir l’économie mondiale à son niveau actuel, y compris le redressement des cours du pétrole, des progrès possibles dans les négociations commerciales USA-Chine et un resserrement monétaire moins ambitieux de la part de la Réserve fédérale américaine« , lit-on dans le document. « Néanmoins, cela ne porterait pas la croissance mondiale au-delà de la prévision (de 3,3%)« , ajoute l’OPEP.
Le baril de Brent, tombé sous les 50 dollars en décembre, est remonté autour de 63 dollars grâce notamment aux efforts de l’OPEP pour réduire son offre.
L’accord de réduction de la production a marqué un virage à 180° de l’OPEP+ qui avait décidé en juillet 2018 d’augmenter ses livraisons sous la pression du président américain Donald Trump, lequel réclamait des prix plus bas pour compenser l’impact de la baisse à venir des exportations iraniennes. Signe d’une offre toujours excédentaire, le rapport de l’OPEP note que les stocks de brut dans les économies avancées se situaient en décembre au-dessus de leur moyenne sur cinq ans.
Avec la baisse de ses pompages en janvier, l’OPEP respecte à 86% ses nouveaux quotas selon les calculs de Reuters – soit un taux de conformité élevé au regard des standards passés du cartel. Ce taux pourrait encore augmenter dans les prochains mois dans la mesure où l’Arabie saoudite, principal exportateur de l’OPEP, réduit sa production plus que nécessaire.
Ryad compte produire autour de 9,8 millions de bpj en mars, soit plus de 500.000 barils de moins que son quota convenu dans l’accord OPEP+, a déclaré au Financial Times le ministre de l’Energie Khalid al-Falih.
L’OPEP estime que la demande de ses bruts sera de 30,59 millions de bpj en moyenne cette année, soit 240.000 de moins qu’anticipé le mois dernier.
L’organisation réduit en outre sa prévision de croissance de la demande mondiale à 1,24 million de bpj contre 1,29 million dans sa précédente projection et 1,47 million en 2018, à l’appui du ralentissement des grandes puissances économiques.
Elle relève en revanche la prévision de croissance de l’offre hors-OPEP de 80.000 bpj à 2,18 millions de bpj.
Afp