La demande en eau potable et industrielle pourrait atteindre à l’horizon 2030, 5.310 millions de m3 par an selon un scénario tendanciel et 3.705 millions de m3 par an selon un scénario volontariste, a indiqué lundi à Alger la cheffe de projet Plan national de l’eau 2035 (PNL) au niveau du ministère des ressources en eau, Kadi Telmat.
Cette même responsable a précisé que le scénario volontariste stipule un nombre supplémentaire de mécanismes de soutien de la part des pouvoirs publics par rapport au scénario tendanciel, qui lui se base sur des déductions à partir les données relatives au secteur.
Selon elle, le PNL s’est basé dans ces prévisions de demande en eau potable en 2030 sur une démographie oscillant entre 50 et 52 millions d’habitants.
Ainsi, pour Mme Telmat, selon le PNL, il est également prévu d’atteindre une demande en eau d’irrigation à l’horizon 2030 d’un volume de 12 milliards de m3 par an (mds m3/an) contre 8 mds m3/an actuellement et une superficie irriguée totale de 2 millions d’hectares en 2030 contre 1,32 millions actuellement
S’étant exprimée lors d’un atelier de présentation du bilan 2018 du secteur des ressources en eau et les perspectives à l’horizon 2035 organisé en marge de la 15e édition du Salon international des équipements, des technologies, des services de l’eau et de environnement (SIEE Pollutec), elle a également mentionné que PNL prévoyait une disponibilité en eau en 2030 de l’ordre de 15,5 mds m3/an en année humide et de l’ordre de 13,5 mds m3/an en année sèche.
Cependant, a-t-elle relevé, l’irrigation des 2 millions d’hectares de terres agricoles prévues n’est réalisable que dans le cadre d’un scénario volontariste et en année humide.
Pour sa part, Dalila Hadji, sous directrice au niveau du ministère des Ressources en eau, elle a rappelé lors de cet atelier que le nombre de barrages dont dispose le pays a atteint en 2018 le nombre de 80 avec une capacité de 8,6 mds de m3, contre 44 barrages en 1999 avec une capacité de 3,2 mds m3.
Cette même responsable a ainsi indiqué que sur la période 2000-2018, 37 barrages d’une capacité globale de 4,5 mds m3 ont été mobilisés et 4 grands transferts ont été réalisés ( Taksept, Koudiat Acerdoune, Tichy Haf et Tamanrasset Ain Salah)
En outre, courant cette même période, il a été réalisé 80.000 km de conduites d’eau (adduction et distribution) et 44 projets structurants d’AEP ayant touché plus de 26 millions d’habitants sur 36 wilayas du pays, dont 65 sont en service actuellement).
De même, Mme Hadji a rappelé que le secteur des Ressources en eau a réalisé 23.000 km de réseau d’assainissement, tandis que le taux de raccordement est donc passé de 72 à 91%.
Quant à la mise à disposition de l’eau au secteur agricole, cette même responsable explique que 28 nouveaux grands périmètres irrigués d’une superficie équipée de 92.453 ha ont été touché, et ce, outre la réhabilitation et le réaménagement des anciens périmètres permettant une extension de 19.637 ha de la surface irriguée.
D’autre part, dans sa présentation, l’inspecteur au niveau du ministère des Ressources en eau, Zoubir Boulehbal a fait savoir que l’Algérie, de par sa géographie et son climat, reçoit annuellement 80 mds m3 dont 62 mds m3 s’évaporent avant d’atteindre le sol.
Il a souligné qu’en termes d’eaux conventionnelles, le pays dispose d’un potentiel de 18 mds m3/an réparti entre les eaux superficielles (10,5 mds m3) et eaux souterraines (7,5 mds m3).
Quant aux eaux non conventionnelles, consistant en les eaux issues du dessalement d’eau de mer, la déminéralisation des eaux saumâtres et la réutilisation des eaux urbaines épurées, elles constituent 17% du volume d’eau produite dans le pays.
Selon lui, la réserve d’eau disponible au niveau des 65 barrages en services a atteint 4,5 mds m3 au 31 décembre 2018.
Concernant le programme de dévasement des barrages, il est en cours de réalisation et porte sur l’extraction de plus de 15 millions de m3 de vase et la récupération d’un volume de 45 millions de m3 d’eau, a-t-il dit ajoutant en outre, qu’à l’horizon 2035, 45 barrages sont à lancer.