De rupture, de continuité, de suspens ou de boycott, la course vers la magistrature suprême du pays, s’habille de discours qui ne tarissent pas sur l’éloge du candidat et la promesse d’un monde meilleur, mais ne montrent, malheureusement, pas comment y arriver. L’élément, censé être le plus important dans les annonces de candidatures pour l’élection présidentielle du 18 avril, est rarement évoqué par les prétendants. La présentation d’un programme politique, économique et social, est devenue une pratique révolue dans l’activité partisane.
Et pour cause, après le boycott du FFS, le suspens du PT, la confirmation du MPA et du FNA au programme du président Bouteflika, sans oublier la candidature « avalanche » du général à la retraite, et les habituelles figures des grands rendez –vous électoraux. L’Alliance présidentielle réitère son inconditionnel appui à la candidature du président Bouteflika, et réclame la continuité du programme en cours, sans avoir à se préoccuper d’une opposition, ou d’une rivalité à la hauteur de son pouvoir électorale. Les autres prétendants, ne font pas montre d’une vision économique apte à mettre en place les mécanismes d’un programme qui répondrait aux préoccupations actuelles de la société.
Car, pour les observateurs, hormis l’appel à une plus grande anarchie, exprimée par des solutions urgentes, cosmétiques, et certainement éphémères, les partis qui ont annoncé leurs candidatures, parlent sommairement d’ouverture de marché, indépendance de la justice, de lutte contre la corruption, d’exportation massive, d’amélioration et de justice sociale. Alors que sur le terrain, les stigmates des grandes plaies, tel que le chômage, l’inflation, la fente du pouvoir d’achat, et l’absence cruel de perspectives d’avenir, sont de plus en plus visibles. Ce qui renseigne fortement de la ténacité de la résistance des lobbys qui maintiennent mordicus le chaos sur l’économie nationale à travers la maitrise de la consommation, et en s’opposant à toutes forme de reformes ou de changement. C’est précisément à ces préoccupations que les programmes des candidats devraient répondre.