Le Secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) Ahmed Ouyahia, a affirmé, samedi 2 février 2019 à Alger, que le phénomène de l’émigration clandestine n’est pas l’apanage de l’Algérie et que cette situation fait «vraiment mal».
«90% des jeunes qui traversent illégalement (la Méditerranée) travaillent dans des champs de tomates et d’oranges alors que plusieurs secteurs en Algérie ne trouvent pas de main d’œuvre0, a déclaré Ahmed Ouyahia en conférence de presse tenue à l’issue des travaux de la 6ème session du Conseil national de son parti.
Dans ce sens, Ouyahia, dont les propos ont été rapportés par l’agence officielle, a dénoncé de «basses manœuvres politiques» faisant la promotion de ce phénomène, en prenant à la légère le sort des enfants de l’Algérie en faisant d’eux «un fonds de commerce».
Il a pointé du doigt l’existence de 5 à 6 sites électroniques, croyant ainsi nuire à l’Algérie en faisant la promotion de l’émigration clandestine. Ouyahia a également pointé du doigt un opérateur de téléphonie mobile algérien, en regrettant que ce dernier ait commercialisé une puce en la nommant «Harba»,
Le SG du RND a assuré que l’Etat algérien y fait face à travers des mesures juridiques, de prévention et de contrôle, ainsi qu’à travers des opportunités de travail de et des actions de sensibilisation pour la jeunesse, ajoutant que cette question concernait toutes les familles algériennes.
La déclaration de politique générale du Gouvernement présentée avant la présidentielle
Ouyahia, sous sa casquette de Premier ministre, a indiqué que le gouvernement présentera sa Déclaration de politique générale devant l’Assemblée populaire nationale (APN) avant l’élection présidentielle du 18 avril.
Conformément à la Constitution révisée en 2016, le gouvernement doit présenter annuellement à l’APN une Déclaration de politique générale, qui donne lieu à débat sur l’action du gouvernement (article 84).
En outre, le Premier Ministre a fait savoir que, les réserves de change du pays s’établissent actuellement à moins de 80 milliards de dollars, considérant que cette situation nécessite de tout candidat à la prochaine échéance électorale de présenter au peuple des «solutions concrètes» pour améliorer la situation économique.
Nécessité de nouvelles conditions de candidature à l’élection présidentielle
Le SG du RND a, par ailleurs, souligné la nécessité de mettre en place de nouvelles conditions pour les postulants à la candidature à la magistrature suprême du pays.
Commentant les images du grand nombre de postulants à la candidature à la prochaine élection présidentielle, venus retirer les formulaires de souscription de signatures, et relayées par les médias et les réseaux sociaux, Ouyahia a estimé qu’elles «étaient douloureuses», en affirmant que, le nombre élevé de ces postulants et leurs profils «nécessitent la mise en place de nouvelles conditions» de candidature au poste de président de la République.
Ouyahia a regretté le rôle de certains médias qui ont contribué à amplifier ce phénomène. «Malgré le nombre important de ces postulants, je pense que le Conseil constitutionnel n’en retiendra en fin de course moins d’une dizaine de dossiers», a-t-il déclaré.