Le Président de la République a accordé un entretien exclusif à la publication du cabinet Oxford Business Group dans lequel il évoque la stratégie de diversification, l’intégration régionale et le rôle des partenariats.
Le président a souligné que la diversification de l’économie est un objectif central et incontournable de notre démarche économique. Sa concrétisation n’est pas simple ; elle exige des politiques économiques, industrielles et agricoles appropriées, du temps et de la constance dans leur mise en œuvre.
Il a rappelé que l’intérêt pour la diversification n’est pas nouveau, c’est un engagement que nous avons pris il y a déjà plusieurs années et que nous avons mis en œuvre sur le terrain. D’abord à travers le lancement des différents programmes d’investissements public qui ont contribué à renforcer notre réseau d’infrastructures de base, à créer des emplois, à soutenir le pouvoir d’achat et à améliorer les conditions de vie des citoyens.
Mais aussi à travers nos politique de redéploiement industriel et de soutien à l’investissement qui ont permis la relance et l’émergence d’activités industrielles, dans différentes parties du territoire national., comme la sidérurgie, l’électronique, l’agroalimentaire, le ciment et les matériaux de construction.
Le président estime que le niveau atteint par la diversification de l’économie n’est pas négligeable mais il reste, aujourd’hui encore, insuffisant pour rééquilibrer durablement les valeurs ajoutées sectorielles et constituer, pour la promotion des exportations de biens et services, une alternance sérieuse aux hydrocarbures.
Le président a rappelé que la diversification ne peut se faire sans une présence forte et active de l’entreprise privée dans tous les secteurs d’activité économique. Ainsi, le rôle du secteur privé est indispensable à la réussite de ce processus. Nous devons par conséquent continuer à améliorer les dispositifs de création d’entreprises et les politiques de soutien multiforme à l’investissement privé.
« La diversification de peut réussir que si elle repose sur une amélioration de la qualité de la gouvernance économique, aussi bien dans les institutions et administrations économiques de l’Etat que dans les entreprises publiques et privées. Des politiques économiques et industrielles, bien conçues et portées par des managements performants, sont nécessaires, a-t-il souligné.
Le président a indiqué que la diversification exige une lutte implacable contre toutes formes de gestion et les pratiques bureaucratiques. Il est intolérable que les initiatives et les bonnes volontés, l’engagement citoyen et financier des entrepreneurs soient contraints par un retour progressif l’équilibre des comptes publics.
L’Algérie attache un grand intérêt au développement de relations exemplaires avec l’Afrique dont elle est partie intégrante. Cet intérêt découle de notre conviction que l’intégration régionale a un impact positif important sur la croissance économique des pays du continent. Les échanges économiques et commerciaux ainsi que les investissements sont des éléments essentiels de cette intégration, sans pour autant occulter la place centrale qui revient à la dimension politique et humaine.
Le Président a indiqué que l’économie mondiale s’est inscrite, depuis la crise financière de 2008, dans la perspective de recherche d’un nouveau régime de croissance, en contexte d’un environnement économique et financier plus incertain. Ce nouveau contexte, fortement contraignant, l’économie algérienne l’a particulièrement ressenti à partir de 2014, en se trouvant confrontée à une baisse drastique de ses revenus financiers issus des exportations d’hydrocarbures constituant une source importante de financement du développement.
«La perspective d’une telle situation avait été anticipée et avait donné lieu, au cours des années antérieures, à la mise en place d’une instrumentation à l’effet d’amortir ces chocs», a expliqué le Président. «C’est ainsi que nous avons pu rembourser l’essentiel de notre dette extérieure, réduire l’endettement intérieur de l’Etat, favoriser le financement domestique, consolider nos réserves de changes, renforcer l’assise financière des banques et créer un fonds d’épargne publique», a-t-il ajouté.
Après avoir, tout au long des deux dernières décennies, mis de l’ordre dans le fonctionnement de notre économie, relancé l’activité économique grâce à un rythme soutenu de la dépense publique, remis à niveau et renforcé l’essentiel de nos infrastructures de base», a aussi indiqué le Président.
«Nous nous sommes attelés à mettre en place une nouvelle démarche économique destinée à faire face aux contraintes de l’économie mondiale, à réduire nos vulnérabilités et à asseoir notre croissance sur une base saine et durable», a expliqué le Président.
Il a indiqué que cette démarche est fondée sur un nouveau modèle de croissance, adopté en 2016, susceptible de contribuer à dépasser les contraintes engendrées par les évolutions erratiques des marchés pétroliers qui « affectent défavorablement nos équilibres financiers, internes et externes».