La route transsaharienne tarde encore à être totalement opérationnelle, en raison du contexte politique difficile auxquels font face certains pays de la région du Sahel, notamment le Mali et la Libye, a expliqué, ce mardi 15 janvier 2019, le Secrétaire général du comité de liaison de la route transsaharienne.
«La route transsaharienne est née pour être un outil d’intégration régionale, pour aller au secours des régions déshéritées, mais, il se trouve qu’aujourd’hui, elle vit un moment très difficile, à cause du contexte politique, auxquels sont confrontés certains Etats, à l’exemple de la Libye et le Mali, contrarie l’épanouissement de cette route», a précisé M. Mohamed Ayadi.
Selon lui «mêmes si les travaux sont ralentis sur certains de ses tronçons, dont celui reliant l’Algérie à Gao, au Mali, des raccordements continuent à y être effectués, à l’exemple de celui raccordant sur 140 km, Tanout au Niger, à Zinder, situé sur le tracé Alger – Lagos, la capitale du Nigéria». Ce tronçon a été financé par le fond européen, a fait savoir M. Ayadi qui indiqué que «l’Europe s’intéresse à cette région parce qu’il y a au nord de Tanout (Niger) des gisements d’uranium».
Il a noté que, le Nigéria a achevé sa partie, la Tunisie également. «Si le projet de la route Transsaharienne a continué, c’est grâce à ce que l’Algérie a fait, en construisant 1600 kms, et elle continue de faire de la sorte que son comité joue un rôle majeur pour la continuité de la coopération entre les pays africains liés par cette infrastructure, à savoir la Tunisie Niger, le Tchad, le Mali, le Nigéria», a-t-il estimé.
Selon M. Ayadi, cette importante infrastructure routière de 4.500 km de longueur dont la réalisation a été lancée dans les 1970, «est pratiquement terminée, et la dernière section devrait être mise en service au mois de juillet prochain».
Soulignant l’intérêt que cette dernière représente pour l’Algérie et les zones Sahariennes traversées, M. Ayadi fait part des liens forts et de toute nature qu’elle va contribuer à établir entre l’Algérie et les pays du Sahel (Niger, Mali, Tchad, Mauritanie et Nigéria). «Nous avons réalisé une étude sur les échanges commerciaux entre l’Algérie et les pays de la région du Sahel, et le volume de ces échanges représentent moins de 1% des échanges globaux de l’Algérie», a-t-il relevé.
Par la conduite de ce projet, a expliqué M. Ayadi, «l’Algérie montre un très grand intérêt à cette région et pour l’avenir». Il a ajouté que, «malgré les difficultés et le manque de ressources, les choses avancent et le projet va de l’avant».
«Il faut savoir qu’en dehors de l’Algérie qui a les moyens de réaliser sur son propre budget, et le Nigéria qui a achevé la réalisation de ses 1000 kms, ou encore la Tunisie qui également achevé la réalisation de sa partie de la route, les autres pays, ont de très faibles ressources. Mais, malgré cela, ces pays, ont tenu le coup, et ils ont conscience de l’importance de l’intérêt de cette infrastructure», a-t-il précisé.
La route transsaharienne, c’est la liaison de l’Afrique vers l’Europe, c’est la liaison des pays du Sahel vers ceux de l’Afrique du Nord, a estimé M. Ayadi, qui a ajouté qu’elle va «offrir des prix avantageux en matière de transport», et ouvrir «d’ambitieuses opportunités commerciales à l’ensemble des pays qui s’y trouveront reliés».