La production pharmaceutique algérienne a affiché une « hausse fulgurante » au cours des dix dernières années avec une part des médicaments fabriqués en Algérie passant de 25% en 2008 à 65% en 2018, a indiqué le cabinet londonien Oxford Business Group (OBG) dans son dernier rapport publié sur son site web.
En outre, il prévoit à l’avenir une croissance de l’industrie nationale des médicaments qui s’élargira à d’autres produits, jusque-là importés, notamment les médicaments contre le cancer.
Selon OBG, l’investissement dans le développement de médicaments pour les maladies lourdes tels le cancer ou les maladies chroniques comme le diabète « s’impose pour l’Algérie qui connaît, à l’instar d’autres pays un développement rapide, une hausse de la prévalence des maladies non transmissibles. »
L’investissement dans la fabrication de ces médicaments vitaux permet à l’Algérie de réduire sa dépendance des importations, note l’étude.
Pour les auteurs du rapport, « le développement de l’urbanisation et l’évolution des modes de vie ont entraîné une incidence croissante des taux de cancer, de maladies cardio-vasculaires et de diabète, tandis que la croissance rapide de la population a fait grimper le nombre total de malades diagnostiquées ».
« Entre 42.000 et 45.000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés chaque année dans le pays, des chiffres qui devraient encore progresser et atteindre plus de 61.000 d’ici 2025″, souligne OBG en citant les statistiques du Réseau national des registres du cancer.
Cependant, le rapport souligne les conséquences qu’auront ces tendances sur la sécurité sociale algérienne qui va se voir confrontée à des « difficultés budgétaires », en citant les estimations du ministère de la Santé qui évalue le coût moyen de chaque cas de cancer à 5 millions de dinars (36.900 euros) à l’Etat.
Actuellement, le coût des médicaments de traitement du cancer représente 60% du budget des pharmacies publiques, précise-t-il.
Outre la fabrication des médicaments de lutte contre le cancer, OBG évoque les efforts du gouvernement concentrés sur l’amélioration des infrastructures dont la poursuite de l’ouverture de quatre nouveaux centres publics pour venir s’ajouter aux 13 centres déjà en service.
Ces 4 nouveaux centres seront équipés de 12 nouveaux accélérateurs de radiothérapie, portant leur nombre total à 48, dont 10 dans des instituts privés.
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L’augmentation de l’équipement en matériel d’oncologie est « considérable » dans la mesure où le pays ne comptait que sept accélérateurs de radiothérapie en 2013, note le rapport.
Le cabinet britannique d’analyse économique détaille les nouveaux sites de production de médicaments qui coïncident avec la stratégie gouvernementale Plan Cancer 2015-2019, qui vise à développer les infrastructures oncologiques dans le pays et à promouvoir la formation en matière de traitement du cancer, tout en s’attelant à la réduction des risques par le biais de campagnes de prévention.
Parmi les investissements consacrés au développement des médicaments, OBG cite le projet de la première usine de fabrication de médicaments d’oncologie du groupe pharmaceutique français Ipsen et son partenaire algérien Isly Holding dont l’entrée en production est prévue pour 2021 et devrait permettre au pays de réduire la facture d’importation de médicaments vitaux du traitement du cancer.
La création de ce complexe « reflète une tendance plus générale d’investissements accrus dans la fabrication des médicaments en Algérie », note-t-il.
OBG évoque aussi le complexe de Sanofi Algérie, inauguré en octobre dernier, pour la production de plus de 100 millions d’unités/an, avec la fabrication prévue de 100 produits différents dans les domaines notamment de la cardiologie, de la neurologie et du diabète.